

Avec l'aide des services secrets ukrainiens, le journaliste russe Arkadi Babtchenko a mis en scène sa propre mort. Quelles conséquences cette fake news d'Etat peut-elle avoir sur la crédibilité de l'information ?
- Pierre Haski
- Vincent Giret Journaliste
Annoncé mort la veille, tué devant son domicile de trois balles dans le dos, le journaliste Arkadi Babtchenko est réapparu mercredi 30 mai bien vivant, prenant le monde entier de court. Car pendant vingt-quatre heures, tout le monde a cru à son meurtre, crédible en tous points. L’opération a d’ailleurs été justifiée à Kiev par la volonté de déjouer une tentative d’assassinat commanditée par les Russes. Autrement dit, un piège tendu aux commanditaires. Après la révélation de la mise en scène, les réactions ont vite oscillé entre stupéfaction et soulagement. Comme l’écrit l’éditorial du Monde d’hier, "passé la joie de le revoir vivant, cette spectaculaire résurrection pose des questions importantes" : y aura-t-il un avant et un après Babtchenko ? Cette fake news d’Etat constitue-t-elle un dangereux précédent pour le journalisme ?
Bien sur on n'est pas dans la peau d'un journaliste russe sous menace de mort. Il ne s'agit pas de donner des leçons mais de voir les conséquences sur la confiance dans les médias - Pierre Haski
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Pour aller plus loin :
La tribune de Pierre Haski " Vrai-faux meurtre d’Arkadi Babtchenko à Kiev : c’est la confiance qu’on assassine", à lire dans l'Obs.
Un billet a également été publié sur le site de Reporters sans frontières " Rien ne justifie de mettre en scène la mort d’un journaliste".
L'analyse de France Info sur les problèmes de cette mise en scène.
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