Le roman moderne et la condition ouvrière

En ce jour d'annonce des chiffres du chômage nous parlons de la question sociale, des oubliés de la mondialisation, des laissés pour compte, ces employés et ouvriers qu'on dit tantôt invisibles tantôt inaudibles, n'était la littérature pour leur donner la parole et les entendre. La littérature doit-elle dire et critiquer le monde? Peut-elle rendre aux hommes leur dignité?

Rencontre avec Gérard Mordillat, auteur de La Brigade du rire (Albin Michel) et Didier Castino, pour Après le silence (Liana Lévi), deux romans qui mettent en scène, sous forme de farce ou de drame, une forme de "tragédie moderne" incarnée par la condition ouvrière. Deux romans qui dépassent aussi la peinture sociale pour raconter l'histoire d'une génération, d'un monde, dont la littérature entend se faire la mémoire. Deux romans, enfin, qui réfléchissent aux formes d'action possibles dans nos sociétés et aux stigmatisations, aux souffrances dont le monde du travail est le lieu.

Didier Castino : "La littérature est là pour mettre en récit le monde. Mais je n'ai pas la prétention de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas."

Gérard Mordillat : "Mes livres m'entrent toujours par l'oreille. Quand je sais comment parlent les personnages je peux les faire vivre."

"Faire entendre des voix qui nous sont précieuses et qui sont inaudibles et surtout faire entendre que ces voix que l'on caricature souvent comme des voix d'ivrognes, de débauchés, sont aussi des voix porteuses d'une culture, d'une pensée, d'un savoir, d'une mémoire."

Retrouvez ici la critique de Après le silence de Didier Castino par notre revue partenaire, Page des libraires et ici celle de La Brigade du rire de Gérard Mordillat.

* Ecoutez ici la deuxième partie de l'émission avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur qui réalisent le documentaire Jésus et l'Islam * sur Arte : retour sur les origines historiques de l'Islam.