Regards sur l'œuvre du poète Philippe Jaccottet, quinzième auteur à entrer de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade, en compagnie des écrivains Jean-Michel Maulpoix et Pierre Pachet, eux-mêmes grands lecteurs de Jaccottet.
- Jean-Michel Maulpoix Écrivain et poète
- Pierre Pachet Ecrivain, essayiste
L'un des poètes contemporains les plus lus et traduits au monde, Philippe Jaccottet, est mort ce 24 février 2021 à l'âge de 95 ans. Nous vous proposons de réentendre cette émission de 2014, sans lui mais consacrée à son œuvre, au moment où il entrait, de son vivant, dans la célèbre Bibliothèque de la Pléiade.
Alors que le printemps des poètes bat son plein, et à l'occasion de la publication des œuvres de Philippe Jaccottet dans la Bibliothèque de la Pléiade, Caroline Broué accueille aujourd'hui le poète et critique littéraire Jean-Michel Maulpoix , professeur à l'Université Paris III Sorbonne Nouvelle, et l'écrivain Pierre Pachet, grand lecteur de Philippe Jaccottet.
Philippe Jaccottet est le 15e écrivain à entrer de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade, le troisième poète après Saint-John-Perse et René Char.
Philippe Jaccottet s'est plu à dire : "l'effacement soit ma façon de resplendir ". Peut-on dire que la discrétion de sa poésie est à l'image de la discrétion de l'homme ?
L'œuvre de Jaccottet nous donne l'impression qu'il nous fait assister à l'élaboration de ses poèmes. Il y a une très grande habileté dans le maniement de la langue française. Il cherche à éviter l'encombrement pour dégager ce qui est juste. Toute son oeuvre est une leçon. Pierre Pachet
Il va chercher une parole qui refuse le pathos, l'enjolivement. Jean-Michel Maulpoix
Ce qui est réconfortant pour un poète aussi inquiet de la nature de ses pouvoirs, c'est qu'avec l'âge, l'émerveillement devant la réalité est resté intact. Jaccottet cherche la beauté, la splendeur dans des choses simples. Pierre Pachet
La nuit est une grande cité endormie
où le vent souffle… Il est venu de loin jusqu'à
l'asile de ce lit. C'est la minuit de juin.
Tu dors, on m'a mené sur ces bords infinis,
le vent secoue le noisetier. Vient cet appel
qui se rapproche et se retire, on jurerait
une lueur fuyant à travers bois, ou bien
les ombres qui tournoient, dit-on, dans les enfers.
(Cet appel dans la nuit d'été, combien de choses
j'en pourrais dire, et de tes yeux…) Mais ce n'est que
l'oiseau nommé l’effraie qui nous appelle au fond
de ces bois de banlieue. Et déjà notre odeur
est celle de la pourriture au petit jour,
déjà sous notre peau si chaude perce l’os,
tandis que sombrent les étoiles au coin des rues.
Philippe Jaccottet, L'Effraie , Gallimard, 1953.
La petite minute de Thibaut Sardier
Pour La Cour de Babel , qui sort en salles aujourd'hui, un an durant, Julie Bertuccelli a filmé une classe d'accueil où des collégiens étrangers de 11 à 15 ans, venus d'horizons différents, apprennent le français. Découvrez la bande annonce du film en cliquant ici.
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