Pierre Michon, écrivain majuscule

« Être écrivain c’est faire le texte dont on pense qu’après tout peut s’arrêter. » Pierre Michon 

Pierre Michon est un écrivain majuscule, une «belle langue» et une voix singulière tout ensemble. On le connaît depuis ses Vies minuscules paru en 1984, mais il demeure encore si rare et confidentiel que les Éditions de l’Herne lui consacre son nouveau Cahier.  

Il doit y avoir quelque chose d’étrange d’être «étudié» de son vivant, dans sa langue, par ses pairs. Publiées à 39 ans, il y a 33 ans, ses Vies minuscules sont aujourd’hui considérées comme un classique de la littérature. Le Cahier de l’Herne revient une fois encore sur la genèse de ce roman, fascinant de maturation, d’obstination et de précision, huit vies d’inconnus fruit de 95 carnets de notes. Un long devenir, mais aujourd'hui Pierre Michon ne se sent pas plus écrivain qu'hier.

« C’est ça, la relance de la littérature : un jeu de vessies et de lanternes où on vous dit que vous êtes maîtres ès lanternes à l’instant où vous commencez à soupçonner qu’il n’y a que des vessies », dit-il dans Le Roi vient quand il veut, recueil d'entretiens, propos sur la littérature. Pierre Pachet lui dit de Michon dans ce Cahier de l'Herne: « Il se moque de lui-même, il se fait voir comme un roi déchu, déguisé en clown, et qui n’est jamais si puissamment roi que dans cette gaité supérieure, au bord du vide, dansante et caressante ».  Alors, pourquoi aujourd'hui encore ce sentiment d'imposture ? 

« Je voudrais que les portraits que je fais aient cette capacité d’apparition absolue de la peinture. » Pierre Michon 

Sons diffusés : 

- "Booz endormi", poème de Victor Hugo (in La Légende des siècles) lu par Gérard Philippe

- Alain Corbin dans "L'interview d'Anne Sinclair" sur Europe 1 (16/04/2016)