En partenariat avec Le Supplément « **Culture et Idées ** » du Monde.
Avec :
Gaëlle DUPONT , journaliste au Monde
Eric FASSIN
Tobie NATHAN
Gaëlle Dupont : « Cet article a comme point de départ l’expérience de ce père qui est resté trois jours sur sa grue à Nantes. Il a été imité par d’autres, le 21 mars, au cours de ce que les associations on baptisé un « printemps des pères ». Puis, Le Monde a lancé sur son site un appel à témoignages auprès de lecteurs pour savoir s’ils avaient rencontré des difficultés à obtenir la garde de leurs enfants après la séparation. […] On est partis de là pour se demander si les pères étaient malheureux. C’est la question qui a guidé l’enquête. […] Ce qui est apparu relativement rapidement et ce qui a été signalé par les associations féministes, c’est que ces groupes de pères ont un discours et une vision traditionnalistes du partage des tâches familiales : ils ne revendiquaient pas forcément le partage de ces tâches quand ils étaient en couples mais ils revendiquent la garde des enfants après la séparation comme une compensation. Donc, ces pères sur les grues ne sont pas forcément les « nouveaux pères ». […] Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas chez une partie des pères aujourd’hui une frustration, une volonté de s’investir davantage auprès de leurs enfants. »
Eric Fassin : « On connaît beaucoup mieux cette question à l’étranger, en particulier au Canada. On connaît le film de Patric Jean, « La domination masculine » qui évoquait ces groupes masculinistes québécois. La question assez récente est de savoir pourquoi les médias d’abord, les politiques ensuite ont été dans un premier temps si sensibles à cette manifestation spectaculaire. […] Ce sont des logiques de faits divers. […] Mais il me semble qu’il y a autre chose. On est toujours déjà prêts à croire qu’on en a assez fait pour les femmes. On est toujours déjà prêts à croire qu’il est temps maintenant de rétablir les choses. On a une sorte de renversement tout à fait paradoxal : maintenant, il faudrait « plus » pour les hommes et « moins » pour les femmes. Ce qui fait que la question de la paternité qui est posée par ces hommes est en fait liée à la masculinité. »
Tobie Nathan : « La question me semble plus complexe. La paternité est quelque chose d’étrange en soi. La vulgate dit qu’il faut, pour faire un enfant, un père et une mère. […] Or, c’est un discours innocent et naïf. En vérité, […] aujourd’hui ils sont trois : la mère, le père et la médecine. »
**Sons diffusés : **
- extrait du reportage du 18 février 2013 sur Serge Charnay France 2
- campagne de sensibilisation mangerbouger.fr
- « Trois hommes et un couffin » de Coline Serreau
- extrait de « Les Mamelles de Tirésias » opérette Poulenc et texte d’Apollinaire
Pour poursuivre la discussion, retrouvez ci-dessous les principaux documents et ouvrages évoqués dans l’émission, ou rendez-vous sur la page Facebook et le compte Twitter de La Grande Table.
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