Rencontre avec Robert Guédiguian, un cinéaste qui continue de se dire qu'il n'y a pas de cinéma sans pensée et qui signe avec son dernier film une histoire de meurtre de masse, de lutte armée, de vengeance mais aussi une histoire de rédemption, de repentir, une histoire de famille, bref : Une histoire de fou .

Alors que Robert Guédiguian s'était plutôt consacré dans ses films sur les luttes et les identités sociales, il s'attaque aujourd'hui à un combat soutenu par une identité "régionale" ou plutôt par la volonté de "faire exploser la mémoire" d'un peuple qui a failli disparaître. Une Histoire de fou , c'est la génération des enfants et des petits enfants qui font "exploser la mémoire" du génocide arménien, mais aussi qui se battent contre le fascisme turc dans une lutte qui est plus une quête de justice, une réclamation de réparation, qu'une revendication d'identité. Il pose aujourd'hui avec nous la question, omniprésente dans son film, de la place de la violence et des diverses identités toujours en construction dans les luttes politiques.

Je me suis un peu trompé avec cette histoire d'identité sociale. Je crois que nos identités régionales ou géographiques sont secondes par rapport aux identités sociales, mais pas secondaires. On a eu tort de ne pas s'en occuper.
La question de la violence se pose en permanence. Il faut la poser de manière contrastée. Car je condamne évidemment toute forme de violence aveugle, mais dans des circonstances où on ne peut pas faire autrement où on est dos au mur, l'action violente n'est pas prête de disparaître.
** Sons diffusés :**
Bande-annonce du film Une Histoire de fou
Fatih Akin à La Grande Table (12/01/15)
Extraits de* Une Histoire de fou*
Retrouvez ici la deuxième partie de l'émission avec le sociologue Antonio Casilli.
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