Banlieues : entre stigmatisation et auto-censure

Alors que la banlieue semble dans certains discours jouer le rôle d'image repoussoir dans le contexte d'une angoisse sur la perte d'identité collective et sur la crise sociale et économique, nous tentons aujourd'hui de démêler les stigmatisations de la réalité de la situation. Peut-on parler d'une "condition banlieusarde" malgré la diversité des profils et des situations sociales, culturelles et familiales? Cette condition est-elle entretenue par certaines formes d'auto-censure?

Fabien Truong a réalisé une enquête sur le parcours d'une vingtaine d'anciens élèves depuis les émeutes de 2005, du bac aux premières embauches. Nous nous interrogeons aujourd'hui avec lui sur la manière dont un ensemble d'images, de discours, de stigmatisations, s'impriment sur la réalité vécue des "banlieusards" et peuvent générer certaines formes d'auto-censure et un sentiment de manque de légitimité. Comment penser la situation des banlieues sans les réduire à une unité en décalage avec leur diversité, sans les considérer à la façon d'une "discrimination positive" qui les place d'emblée comme un extérieur à la norme. Soujoud Sarah Khamassi est avec nous pour interroger Fabien Truong.

**Fabien Truong ** : "La banlieue comme image joue une fonction très particulière dans le contexte d'une angoisse collective sur la perte d'identité. On a besoin d'une anti-France, c'est à ça que sert la banlieue."

**Soujoud Sarah Khamassi ** : "Pour beaucoup le bac est une fin et non un moyen d'accéder à des études supérieures."

Fabien Truong : "La question est de trouver sa place, ce qui implique de se sentir légitime, de se sentir bien dans des interractions très quotidiennes."

** Sons diffusés :

LEJ, Seine Saint-Denis Style

Kery James*, Banlieusards*

Retrouvez ici la page du programme de l'ESSEC "Une grande école : pourquoi pas moi?"

Réécoutez ici la première partie de l'émission sur les 10 ans du Mac Val.