Confronté à une crise politique sans précédent, le Brésil est aujourd'hui en passe de voir sa présidente, Dilma Rousseff, destituée. Certains assimilent cette procédure à un coup d'Etat, pour d'autres au contraire, il s'agit de l'aboutissement d'une procédure démocratique. Qu'en est-il vraiment ?
- Vanessa Oliveira Journaliste, doctorante à l'université de Paris 8 et membre du MD18 (Mouvement Démocratique du 18 mars) contre la procédure de destitution de Dilma Rousseff
- Alfredo Valladão Professeur à Science Po, Président du conseil consultatif d'EUBrasil association
Le 17 avril dernier, les députés brésiliens ont voté en faveur de la procédure de destitution (ou procédure d’"impeachment") de la présidente Dilma Rousseff, première femme élue à la tête du Brésil en 2010, et réélue de justesse en 2014. Son sort est désormais entre les mains du Sénat, mais sa mise à l’écart du pouvoir semble inévitable.
Pour certains, cette procédure s’apparente à un coup d’Etat. Pour d’autres, Dilma Rousseff doit assumer les fautes des membres de son parti, le Parti des travailleurs (PT). Nombre d’entre eux sont accusés profité d’un système de corruption : l’affaire Petrobras, qui secoue le Brésil depuis plusieurs années déjà. Elle ébranle aujourd’hui jusqu’à l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, mentor de Dilma Rousseff.
La septième économie mondiale est confrontée à un fort ralentissement de sa croissance depuis 2010. En 2015, le pays est entré en récession – une année noire pour le pays. Après la grande vague de contestation de juin 2013, lors de laquelle des dizaines de milliers de Brésiliens manifestent pour réclamer des mesures contre la vie chère, de meilleurs services publics, et protester contre la corruption des élites, trois millions de Brésiliens sont sortis dans la rue le 13 mars dernier pour réclamer le départ de leur Présidente.
Pour faire le point sur cette situation complexe, nous recevons Alfredo Valladao, professeur à l’école des affaires internationales de Sciences-Po Paris, spécialiste de l’Amérique Latine et du Brésil, et Vanessa Oliveira, journaliste, doctorante à l’Université de Paris 8 et membre du MD18 (Mouvement Démocratique du 18 mars), qui se prononce contre la procédure de destitution de Dilma Rousseff.
Son diffusé :
- Sapucapeta, "Não Deixa o Samba Morrer"
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(Ré)écoutez ici la première partie de l'émission, avec les Mahmoud Hussein pour leur premier roman, Tenir tête aux dieux (Gallimard, avril 2016).
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