Émotions : un nouvel objet historique ?

Si l'étude des émotions et des sensations commence à prendre de l'ampleur, elle a été pendant très longtemps mise de côté par la recherche historique. C'est réellement à partir des années 80 qu'Alain Corbin va s'emparer de l'histoire des sensibilités et lui donner ses lettres de noblesse. Ainsi, les émotions ont été un objet d'étude fort peu exploré. C'est pourquoi de récentes publications se penchent précisément sur le sujet, comme la nouvelle revue Sensibilités ou l'ouvrage collectif Histoire des émotions en trois volumes qui paraît au Seuil. Est-on triste de la même manière au Moyen âge ou à la Belle Epoque ? Comment la colère peut-elle s'exprimer en Grèce antique ou dans la France de 2016 ? L'important est de retrouver le style émotionnel propre d'une époque. A l'heure où l'émotion est ultra présente dans nos sociétés au point de nous submerger, les historiens Georges Vigarello et Hervé Mazurel décortiquent l'histoire de nos sentiments aujourd'hui dans La Grande Table.

"L'intention est d'essayer de retrouver ce que les hommes et les femmes ont éprouvé à une époque précise, ce qui est très difficile. Ce qu'ils éprouvent est radicalement différents de nous : il ne faut donc pas partir de nos propres repères pour les comprendre. Il faut essayer, en quelque sorte, d'incarner ces émotions. C'est un travail de sensibilité qui consiste à faire taire nos émotions." (Georges Vigarello dans La Grande Table)

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Dans la première partie, l'auteur de bande dessinée Philippe Dupuy nous racontait son histoire de l'art.