Régis Debray, le monde expliqué à mon fils

Régis Debray, jury de l'Académie Goncourt à Tunis le 27 octobre 2015
Régis Debray, jury de l'Académie Goncourt à Tunis le 27 octobre 2015 ©AFP - FETHI BELAID
Régis Debray, jury de l'Académie Goncourt à Tunis le 27 octobre 2015 ©AFP - FETHI BELAID
Régis Debray, jury de l'Académie Goncourt à Tunis le 27 octobre 2015 ©AFP - FETHI BELAID
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Régis Debray, philosophe et écrivain, inventeur de la médiologie, revient avec nous sur les mutations de notre histoire politique qu'il a observées ces 50 dernières années à l'occasion de la sortie de son "Bilan de faillite" (Gallimard, mai 2018)

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Il y a une bascule qui s'est faite de l'intellectuel vers l'émotif, du projet vers l'optique, de la réflexion aux images. L'heure est aux publicitaires, aux spin doctors, aux photographes et aux cinéastes, plus aux écrivains ou aux philosophes." Régis Debray

La faillite dont il fait le bilan est à la fois collective et personnelle. Après un demi-siècle de combats révolutionnaires pour changer le monde, que reste-t-il de sa génération et ses espoirs? Croire en qui et en quoi? Croire encore? 

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Appelons-le « figure de la vie intellectuelle française », un pedigree dont il se moque avec humour…  Dans cette lettre à son fils, celle d’un homme de 76 ans à un garçon de 16 ans, il dit renoncer « à toute ambition d'influence». «Entre le tout-économie et le tout-image, les gens de mon espèce ne peuvent plus faire, avec leurs gribouillis, que des ronds de fumée.»

Dans Civilisation, Comment nous sommes devenus américains, (Gallimard, 2017) qui reparaît ce mois-ci en Folio,  il avait décrit le « changement de civilisation » qu’a connu la France sous l'influence de l'hégémonie culturelle américaine. Dans Le nouveau Pouvoir (Cerf, Septembre 2017) il montrait comment l’apparent changement politique que constitue l’arrivée au pouvoir de Macron marque une profonde mutation culturelle inscrivant la France, pourtant catholique et républicaine, dans l’avènement planétaire de la civilisation issue du néo-protestantisme. Des réflexions qui ont aussi produit une série d’émission l’été dernier sur France Culture devenue livre avec les éditions Autrement : «France-Amérique : un échange de bons procédés» est paru en février dernier. 

La disparition de l’avenir est une chose notable. Il n’y a plus de parti idéologiquement structuré avec une vision de l’avenir, avec une vision de ce qui est à accomplir. Nous vivons dans le marketing de l’instant, dans le 'présentisme' du chiffre. » Régis Debray

Sons diffusés : Jean-Pierre Legoff à la Grande table le 1er mars 2018

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