Nos critiques ont vu "Le Ciel de Nantes" de Chistophe Honoré et "La Tendresse" de Julie Bérès. Découvrez leurs avis…
- Johan Faerber Editeur, essayiste, critique littéraire.
- Victor Inisan Chercheur au Centre d'études des arts contemporains à l'Université de Lille
La Grande Table Critique : chaque vendredi, une poignée de critiques passionnés échangent et se disputent autour de films, de livres, d’expositions, de disques, de bande-dessinées, etc… On y parle de l’actualité culturelle avec enthousiasme et contradiction.
Sous les feux de la critique cette semaine, deux spectacles : « Le Ciel de Nantes »**, un portrait de famille à la fois tendre et sans concession signé Christophe Honoré et « La Tendresse » de Julie Bérès, une pièce protéiforme qui interroge la construction de la masculinité.
Pour en parler aux côtés de Lucile Commeaux : Victor Inisan, critique pour I/O Gazette et docteur en arts et Johan Faerber, co-rédacteur en chef du site Diacritik et essayiste.
« Le Ciel de Nantes » de Christophe Honoré (Théâtre de l’Odéon)
Présentation :
Après avoir présenté sa “famille artistique” dans Les Idoles (Odéon, 2019), Christophe Honoré fait appel à sa propre famille avec Le Ciel de Nantes. Depuis longtemps, l’auteur, metteur en scène et réalisateur porte ce projet en lui comme “un film imaginaire”. Mais c’est finalement sur un plateau de théâtre aux allures de cinéma désaffecté qu’il le met en jeu. La famille, ressuscitée à l’appel de Christophe, vient pour assister à son film, qui aurait témoigné d’eux tous. Trois générations sont là. Odette, dite Mémé Kiki, veuve de guerre, a eu dix enfants, dont huit avec le père Puig. Parmi eux, Jacques, Claudie, Marie-Do. Sur fond d’histoire sociale, de luttes ouvrières, d’immigration, de guerre d’Algérie, de montée de l’extrême droite, l’intrigue entrelace six destins sur trois générations. Cinquante ans de non-dits et de comptes à régler. Beaucoup de souvenirs aussi, qu’on s’offre comme des cadeaux : matchs des “Canaris” à la télévision, mélodies de Sheila et Joe Dassin… Un portrait de famille où, le temps d’un spectacle, le besoin de parler aux êtres aimés s’exprime avec une tendresse déchirante. - Présentation de l'Odéon-
L’avis des critiques :
Ecoutez l'intégralité des avis de nos critiques sur "Le Ciel de Nantes" de Christophe Honoré
14 min
"La Tendresse" de Julie Bérès au TGP à Saint Denis puis en tournée
Présentation :
C’est quoi, être un homme ? Ou juste un mec bien, un bon amant, un bon fils ou un bon père ? Qu’en est-il de la masculinité alors qu’il demeure aujourd’hui si difficile de bousculer les codes du patriarcat ? La Tendresse réunit sur le plateau des jeunes hommes qui, par la parole ou la danse, viennent raconter leur parcours, unis dans des mouvements choraux à travers des tableaux guerriers, leur fascination pour le cinéma ou l’importance du sport et des vestiaires.
Après Désobéir, la metteuse en scène Julie Berès, toujours en compagnie de sa collaboratrice Lisa Guez et l’écrivain dramaturge Kevin Keiss, passe des filles qui devaient mentir aux autres pour s’affranchir de l’ordre familial, sociétal ou traditionnel à une « bande d’hommes » aux mensonges bien différents. Plus qu’aux autres, c’est à soi-même ici que l’on ment, afin de correspondre à une « fabrique du masculin ». Dans La Tendresse, l’édifice vacille pour laisser apparaître avec finesse des failles, des faiblesses, des incohérences, qui témoignent de parcours différents mais qui se rejoignent par leurs injonctions contradictoires.
En interrogeant leur endurcissement, en acceptant leur vulnérabilité, les interprètes de La Tendresse mettent en mouvement, à l’heure de leurs premières expériences, paroles de rage ou d’intimité, physicalité tonique ou délicate, et tentent de déplacer toute assignation, face à leurs désirs troubles de domination ou de performance. En déconstruisant ce modèle masculin sous nos yeux, Julie Berès nous invite à découvrir, dans une dimension éminemment politique, ces jeunes souvent en marge de leur famille ou de leur communauté, et crée une véritable empathie par cette rencontre avec des hommes remarquables. - Présentation du TGP-
L’avis des critiques :
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14 min
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- Plus d’information : « La Tendresse » Conception et mise en scène : Julie Bérès – Ecriture et Dramaturgie Kevin Keiss, Julie Berès et Lisa Guez avec la collaboration d’Alice Zeniter
du 16 mars au 1er avril au Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis
Puis en tournée :
=> Festival Mythos / Théâtre L’Aire Libre, Rennes 4 & 5 avril
=> Maison du Théâtre / Le Quartz – Scène Nationale de Brest 7 & 8 avril
=> Théâtre de Bourg-en-Bresse 12 & 13 avril
=> Théâtre de Châtillon 22 avril
=> Châteauvallon-Liberté – Scène Nationale de Toulon 28 & 29 avril
=> Du 4 au 22 mai aux Bouffes du Nord à Paris
=> Du 31 mai au 4 juin à la Grande Halle de la Villette à Paris
... Et le coup de ♥ de Victor Inisan pour pour le théâtre Elisabeth Czerczuk à Paris
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