Expositions : "Paul Klee, entre-mondes" à Lille et "Ubuntu, un rêve lucide" à Paris

« Puppen theater » (Paul Klee, 1923, Zentrum Paul Klee (Berne)) & « Prophetess 3 » (Richard Kennedy, 2020, courtesy de l’artiste & Peres Projects (Berlin))
« Puppen theater » (Paul Klee, 1923, Zentrum Paul Klee (Berne)) & « Prophetess 3 » (Richard Kennedy, 2020, courtesy de l’artiste & Peres Projects (Berlin)) - Matthias Kolb & Zentrum Paul Klee, Bern, Image Archive
« Puppen theater » (Paul Klee, 1923, Zentrum Paul Klee (Berne)) & « Prophetess 3 » (Richard Kennedy, 2020, courtesy de l’artiste & Peres Projects (Berlin)) - Matthias Kolb & Zentrum Paul Klee, Bern, Image Archive
« Puppen theater » (Paul Klee, 1923, Zentrum Paul Klee (Berne)) & « Prophetess 3 » (Richard Kennedy, 2020, courtesy de l’artiste & Peres Projects (Berlin)) - Matthias Kolb & Zentrum Paul Klee, Bern, Image Archive
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En débat, une monographie aux sources de Paul Klee et la nouvelle exposition collective du Palais de Tokyo.

Avec
  • Sally Bonn Auteure, critique et Maître de conférence en esthétique à l'Université d'Amiens
  • Sarah Ihler-Meyer Critique d'art et commissaire d'exposition

La  Grande Table critique : commentaire expert et subjectif de l’actualité culturelle. Chaque semaine, des critiques invités par Lucile Commeaux se rencontrent autour de deux disciplines dans l’amour de l’art et de la dispute.

Au sommaire du jour, deux expositions : " Paul Klee, entre-mondes"n jusqu'au 27 février au LaM, à Lille, et " Ubuntu, un rêve lucide", jusqu'au 20 février au Palais de Tokyo, à Paris, dans le cadre de la saison “ Six continents ou plus”.

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Nos critiques du jour : Sarah Ihler-Meyer, critique d’art et commissaire d’exposition, et Sally Bonn, critique et maîtresse de conférences en esthétique à l’université de Picardie.

"Paul Klee, entre-mondes" au LaM, à Lille

Présentation : Rythmée en quatre grandes parties, l’exposition revient sur la façon dont les dessins d’enfants, l’art préhistorique, l’art extra-occidental et ce qu’on appelle alors « l’art des fous » ont permis à Klee de repenser son art. Réalisée en co-production avec le Zentrum Paul Klee de Berne, où elle est visible jusqu'au 29 août 2021, et réunissant pas moins de 120 œuvres, l’exposition _Paul Klee, entre-monde_s crée des dialogues originaux entre des œuvres provenant des différentes périodes de création de l’artiste et un ensemble d’objets et de documents issus de sa collection personnelle.

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Extraits : 

"C'est réellement une exposition de recherches, plus que de l'oeuvre de Klee elle-même. Elle mêle un ensemble de dessins, de peintures et d'objets à un appareil critique et un système de documentation très poussé, et un peu imposant parfois. Il s'agit de remonter à la source de l'interprétation de l'oeuvre de Klee." Sally Bonn

"L'exposition permet de renouveler le regard sur Paul Klee, et c'est sa vraie réussite. [...] Elle ancre le travail de Paul Klee dans son contexte socio-culturel et évite l'écueil de seules analogies visuelles entre son oeuvre et les arts dits originaires qui, là, s'envisagent pleinement comme des références ayant coincidé, à l'époque, avec les intentions de Paul Klee ." Sarah Ihler-Meyer

"Ubuntu, un rêve lucide" au Palais de Tokyo, à Paris

Présentation : L’exposition propose d’investir l’Ubuntu, un espace encore infréquenté de nos imaginaires et de nos connaissances. Complexe à traduire dans les langues occidentales, le sens de ce terme, issu des langues Bantous du Sud de l’Afrique, conjugue les notions d’humanité, de collectif et d’hospitalité et peut être interprété ainsi : « Je suis parce que nous sommes ». [...] Cette notion a ainsi irrigué la pensée des mouvements de libération dans les expériences post-coloniales africaines des années 1960, nourrissant par exemple les aspirations à la construction d’un socialisme africain ou l’idée d’un panafricanisme politique. [...] Les réalités contemporaines nous informent de la mise en déroute de l’esprit d’Ubuntu à la lueur des ratés politiques, des conflits sanglants, et des violences en particulier envers les communautés LGBTQI+ et les femmes. Pourtant, la philosophie de l’Ubuntu est actuellement ré-investie par des intellectuels, des activistes et des producteurs dans tous les champs de la création contemporaine au travers des dynamiques nouvelles de réassemblage des pensées et des imaginaires qui traversent tous les continents.

L’exposition entend témoigner de ces dynamiques de recomposition du monde peuplées de rêves lucides et réunit les propositions d’une vingtaine d’artistes dont les oeuvres entrent en résonance avec la philosophie Ubuntu et cherchent à aborder cette pensée de l’action et de la relation comme une ressource, un espace d’invention, de fiction ou de médiation du monde réel.

"Endless Hours" (2020, Frances Goodman)
"Endless Hours" (2020, Frances Goodman)
- Courtesy de l'artiste et SMAC Gallery (Le Cap, Johannesbourg, Stellenbosch)

Extraits

"L'exposition établit des rapprochements assez déroutants et met sur le même plan des contextes et des enjeux politiques qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, ce qui génère de la confusion. [...] Elle exclut par ailleurs totalement - sur la question de la lutte contre les ordres sociaux et les rapports de domination qu'ils organisent - la question économique et sape dès lors sa propre ambition intersectionnelle." Sarah Ihler-Meyer

"Il y a une étrangeté qui se dégage de la pluralité, de la diversité présentée, qui est assez intéressante, et quelques très belles pièces. [...] Malheureusement, le discours qui accompagne les oeuvres aplatit tout avec une série de concepts, de notions, d'explications qui sont autant de lieux communs sur les questions coloniales, post-coloniales et décoloniales." Sally Bonn

Egalement au sommaire de La Grande Table critique du 14 janvier : 

Le coup de coeur de Sally Bonn pour l'exposition " Martha Wilson à Halifax - 1972-1974", à découvrir jusqu'au 31 janvier au Centre Pompidou, à Paris. 

Ecoutez la première partie de La Grande Table critique du 14 janvier : 

La Grande Table critique
27 min