

En débat cette semaine, deux spectacles : « Le Passé » de Julien Gosselin et « Les producteurs » d’Alexis Michalik. Découvrez l'avis de nos critiques ...
- Johan Faerber Editeur, essayiste, critique littéraire.
- Anna Sigalevitch Journaliste et auteure
La Grande Table Critique : chaque vendredi, une poignée de critiques passionnés échangent et se disputent autour de films, de livres, d’expositions, de disques, de bande-dessinées, etc... On y parle de l’actualité culturelle avec enthousiasme et contradiction.
Au sommaire de cette première partie d’émission, deux spectacles : « Le passé » de Julien Gosselin d’après Leonid Andreïev à voir du 2 au 19 décembre au théâtre de l’Odéon à Paris (dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, puis en tournée à Chalon sur Saone, Valenciennes, Amiens, Brive la Gaillarde…) et « Les producteurs » de Mel Brooks, une adaptation, par le metteur en scène à succès Alexis Michalik (Edmond, Le Cercle des illusionnistes, Le porteur d’Histoire..), du show musical Broadway le plus primé de tous les temps, à découvrir jusqu’au 27 février au théâtre de Paris. Ces deux spectacles ont-ils conquis nos critiques ?
Pour en parler, aux côtés de Lucile Commeaux : Anna Sigalevitch, journaliste et auteure, et Johan Faerber, co-rédacteur en chef du site Diacritik et essayiste.
🎭 - "Le Passé" de Julien Gosselin d’après Lénonid Andreïev
Julien Gosselin, on le connaît pour des adaptations de grands romans, “ Les Particules Elémentaires” de Michel Houellebecq, “2666” de Roberto Bolano ou encore l’oeuvre de Don Delilo. Le voici qui s’attaque à un auteur nettement moins connu du public français, Leonid Andreïev, journaliste et écrivain russe disparu en 1919, auteur de nouvelles et de pièces de théâtres, il connaît un grand succès au début du 20e siècle mais est vite déchu, il meurt des suites d’une énième tentative de suicide manqué, seul et exilé.
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Le spectacle :
Julien Gosselin a choisi plusieurs textes enchâssés dans une pièce principale, EKatharina Ivanovna : L’histoire d’une femme dont le mari, député croit qu’elle l’a trompé, et qui, dans la violence de l’humiliation, s’abime. Le dispositif cher à Julien Gosselin est en place sur la scène : musique live, vidéo en direct, chapittrage, textes lus et écrits à l’écran, mais s’y ajoutent tout un tas de formes théâtrales qu’il manie moins : les costumes d’époque, les bougies...
L'avis des critiques 🔊 : (Extraits)
Léonid Andreïev, un auteur méconnu
►►►« C'est vraiment un texte extrêmement puissant qui nous parle de la période du début du XXe siècle en Russie qu'on connaît un peu moins, or, c'est une période hyper intéressante. Ce texte est incroyablement visionnaire, c'est vraiment une petite bombe. On dirait une critique de l'Union soviétique avant sa création, c'est très puissant. » Anna Sigalevitch
Johan Faerber, de son côté, ne partage pas l’enthousiasme d’Anna Sigalevitch
►►►_« Le défaut de ce spectacle, c’est la grande faiblesse des textes. Hormis l'arc narratif et scénaristique que constitue EKatharina Ivanovna, qui porte véritablement la pièce, j'ai trouvé que la manière d'insérer ces intermèdes textuels pointait essentiellement vers leur faiblesse et que la mise en scène dans un travail forcené et acharné essayait de les sortir de cette espèce de faiblesse, de fragilité. [...] Le travail de Gosselin pâtit d'un choix de textes pour le moins discutable. »_ Johan Faerber
Julien Gosselin, un enfant désenchanté de la postmodernité
►►►_"C'est un spectacle qui m'a énormément interrogé et beaucoup intéressé. Il y a des choses magnifiques, parce que Julien est très intelligent et très talentueux, mais j’ai le sentiment qu’il est un peu en crise avec ce spectacle. Tout son dispositif, toute sa grammaire, qu’il a maitrisé jusqu’à présent, est ici poussée jusqu’à la saturation […] Mais cette crise peut déboucher sur quelque chose de positif"_. Anna Sigalevitch
►►►"Ce spectacle nous apprend à faire le deuil du présent. Il est entièrement tourné vers le passé. Le présent, on n'arrive pas à le saisir. Pour moi, même si elle a des défauts, cette pièce pose une question fondamentale et je crois que c'est le projet de Gosselin qui serait que le passé et ce qui nous arrive est en fait devant nous. […] Gosselin est un enfant désenchanté de la postmodernité. Pour lui, le passé est notre avenir." Johan Faerber
- Plus d’informations :
Le passé de Julien Gosselin d’après Lénonid Andreïev jusqu'au 19 décembre au théâtre de l’Odéon à Paris dans le cadre du
Festival d’Automne à Paris.
Puis en tournée : 14 et 15 janvier — Espace des Arts, scène nationale Chalon-sur-Saône ⚈ 28 et 29 janvier — Le Phénix, scène nationale de Valenciennes ⚈ 23 et 24 février — Maison de la culture d’Amiens ⚈ 31 mars et 1er avril — L’Empreinte, scène nationale Brive-Tulle ⚈ 24 et 25 mars — Bonlieu, scène nationale d’Annecy ⚈ 14 et 15 avril — Scène nationale d’Albi⚈ 11 et 12 mai — Château Rouge, Annemasse ⚈ 20 au 25 mai — Célestins, Théâtre de Lyon / Juillet — V-A-C, Moscou ⚈ 1er septembre — Wiesbaden Biennale / 8 et 9 octobre — Romaeurop
🕺💃 - "Les producteurs" de Mel Brooks par Alexis Michalik
« J’ai toujours rêvé de revenir au musical et d’adapter pour le public français un classique de Broadway. » Alexis Michalik
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Le show musical de Broadway le plus primé de tous les temps arrive enfin en France, dirigé par le metteur en scène le plus récompensé ces dernières années (Edmond, Le Cercle des illusionnistes, Le porteur d’Histoire..) : Alexis Michalik.
Le spectacle :
Ce spectacle donné à Broadway à partir de 2001,est resté à l’affiche plus de 6 ans avec un succès public et critique retentissant. Une occasion exceptionnelle pour le public français de retrouver l’humour caustique, irrévérencieux et déjanté du réalisateur américain Mel Brooks et de son film : Les Producteurs (1967).
Un producteur proche de la ruine imagine une arnaque à l'assurance en montant la pire comédie musicale, sur un scénario indigent, dirigée par le pire metteur en scène, avec un cast improbable... rien ne se passera comme prévu. Une occasion exceptionnelle de retrouver l'humour caustique, irrévérencieux et déjanté de Mel Brooks. - Présentation du théâtre-
L'avis des critiques 🔊 : (Extraits)
Alexis Michalik propose ici un des plus gros succès de Broadway, a-t-il réussi son pari ?
►►► "La troupe est bien, notamment les deux acteurs principaux. Ce qu’ils ont à faire est difficile. Comme dans le film, c’est très outrancier mais ils s’en sortent très bien et c’est une gageur. Ils réussissent à être fins dans l’excès. Visuellement, musicalement et même en termes de jeu, le spectacle est formellement très réussi. Anna Sigalevitch
Et la mise en scène dans tout ça ?
►►►_"En termes de mise en scène, j’ai vraiment des doutes. [...] Il y a un gros problème d'esprit. Il y a dans le film énormément de bon goût dans le mauvais goût, c’est très raffiné. Ce n’est pas du tout ce qu’Alexis Michalik met en scène ici. Pour moi, Il est à côté"_ […] Anna Sigalevitch
►►►_"On peut se poser la question de la pertinence et de l’actualité de ce spectacle […] Le problème fondamental de ce spectacle c’est la mise en scène. [...] Le spectacle s’appelle les Producteurs mais là, le travail d’Alexis Michalik, c’est de la reproduction. Il ne s'est absolument pas approprié la pièce. On a l'impression qu'elle est mise sous un plexiglass en résine. J’ai vu des extraits de la pièce telle qu’elle était montée à Broadway et là il n’y a pas une once d’inventivité. J’ai trouvé cette mise en scène indigente. On se serait cru au théâtre ce soir avec décor de Roger Harth. Malgré cela, on ne passe mas un mauvais moment non plus."_ Johan Faerber
🎧 Pour écouter la première partie de la grande table critique, c'est par ici ▼
Au sommaire, deux films : La Fièvre de Petrov de Kirill Serebrennikov et Madres Paralelas de Pedro Almodovar et, en salles depuis le 1er décembre.
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