

Rencontre avec le metteur en scène Benjamin Lazar pour cette reprise hybride de l'"Actéon" de Marc-Antoine Charpentier entre opéra, théâtre et cinéma. Notre regard devient mythologique le temps d'un rêve baroque filmé au Théâtre du Châtelet.
Actéon oscille entre le rêve et la réalité, et nous permet de retourner au théâtre le temps du visionnage. Cette œuvre hybride, portée par des chanteurs et chanteuses lyriques, est dirigée musicalement par Geoffroy Jourdain, créateur de l'ensemble Les Cris de Paris. Réalisée par Corentin Leconte, elle est disponible sur la plateforme d'Arte.
C’est une façon de transposer l’instant unique de la représentation, qui se passe beaucoup avec le public mais aussi entre tous les interprètes. Le fait de répéter sur tous ces mois, c’est un long processus, et se dire qu’à tel moment on lance les caméras et on ne s’arrête pas, ça crée une qualité de concentration extraordinaire et un concentré d’énergie qui se lit dans les corps et dans les présences. (Benjamin Lazar)
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Notre guide dans la métamorphose d'Actéon est Judith Chemla, qui avait le rôle principal de Traviata - Vous méritez un avenir meilleur (2017, Théâtre des Bouffes du Nord), déjà mis en scène par Benjamin Lazar. Dans Actéon, elle nous transporte dans le temps mythologique pour y voir (et par moment être) ce chasseur changé en cerf et dévoré par ses chiens après avoir surpris la déesse Diane dans son bain.
Actéon est dans un désir de chasse qui est ensuite un désir de voir. Finalement, le spectateur est aussi dans cette chasse, dans ce désir. Ce qui était intéressant était d’assimiler les deux et de prendre le spectateur au piège du mythe. (Benjamin Lazar)
Benjamin Lazar, nourri à l'école du théâtre baroque aux côtés d'Eugène Green, se délecte d'une mise en scène portée autour de la toile du Cheval attaqué par un jaguar (1910, Musée Pouchkine), du Douanier Rousseau.
Ce tableau a une belle ambivalence car ce cheval semble aussi mordre le jaguar, on ne sait pas s’il s’agit d’une étreinte ou d’un combat. Il y a aussi un tableau caché avec le divan où s’allonge Judith Chemla qui fait référence au Rêve du Douanier Rousseau. (Benjamin Lazar)
Des accessoires minimalistes et métonymiques découlent de cette esthétique baroque. Les nymphes font tournoyer leurs grandes feuilles autour de la caméra, Diane (Adèle Carlier) est filmée à travers un aquarium est des nénuphars blancs...
Je suis tombé dans le baroque quand j’étais petit, c’est un monde sensuel où l’imaginaire emporte les corps et en même temps un monde en mouvement, dans une incertitude qui devient créatrice. (Benjamin Lazar)
Extraits sonores :
- Extraits d'Actéon au Théâtre du Châtelet : monologue de Judith Chemla et chœur final
- L'Autre Monde de Benjamin Lazar
- Yannick Haenel, Par les temps qui courent, France Culture, 2017
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