Anne Teresa de Keersmaeker, danseuse et chorégraphe, mêle écriture chorégraphique et recherche fondamentale. 40 ans de carrière, un long et beau trajet chorégraphique avec sa compagnie "Rosas". Elle a aussi fondé l’une des plus grandes écoles de danse à Bruxelles, l’école P.A.R.T.S., en 1995.
- Anne Teresa De Keersmaeker Chorégraphe
Jean-Sébastien Bach est un compositeur qui l’accompagne depuis longtemps, depuis les années 1980 et son solo Violin Phase composé par Steve Reich à New York, de Toccata à sa Partita 2, jusqu’à ses Suites pour violoncelle. Elle s’est attelée récemment à chorégraphier ses Concertos brandebourgeois, création présentée le mois dernier au Palais Garnier.
Pour moi, Bach prend une place unique dans l'histoire de la musique occidentale. C'est la clarté, l'architecture en mouvement, et, en même temps, une abstraction incarnée... C'est toujours ancré dans la chair. En tant qu'êtres humains, je crois que nous connaissons toute une gamme d'émotions. C'est la rhétorique, et, dans le cadre des concertos, un mouvement qui va vers l'avant; c'est une jubilation. Et, pour moi, c'est toujours une invitation à danser.
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Anne-Teresa de Keersmaeker donnera à 18h30 aujourd’hui une grande Conférence au Collège de France avec l**’Opéra de Paris** : « Chorégraphier Bach : Incarner une abstraction ».
Cette conférence m'a poussée à réfléchir à mes quarante ans de parcours. (...) Pendant ces quarante années, on m'a demandé : chorégraphier, c'est quoi ? Pour cette conférence, j'ai essayé d’organiser cinq définitions possibles de "chorégraphier", pour ensuite définir mes partenaires. Chorégraphier, c'est donc incarner l'abstraction, organiser des mouvements dans le temps et l'espace, défier la gravité, sauter et tourner, c'est célébrer notre humanité. Mes partenaires sont ainsi la musique, les danseurs, et la nature.
Elle nous parle de son lien avec la musique...
Depuis quarante ans, j'ai toujours dit que mon premier partenaire était la musique. La musique est mon maître, c'est là que je suis allée puiser mes idées. Il y a cette histoire d'amour entre la musique et la danse, mais il est important de dire que c'est plutôt un ménage à trois : la danse, la musique, et l'écriture de la partition. C'est en décryptant la partition que l'on découvre les choses. J'ai toujours été jalouse de la musique classique par ce langage, cette écriture. C'est ce qu'il manque à la danse, d'avoir une écriture aussi articulée que les partitions musicales.
... ainsi que de son rapport aux danseurs.
L'autre partenaire qui a été mon partenaire principal depuis le tout début, ça a été les danseurs, qui m'ont accompagnée et m'accompagnent toujours. "Rosas danst Rosas" est devenu ce que c'est précisément grâce à ces personnes, ces danseurs. (...) Comparée aux autres arts, comme la littérature ou les arts visuels, la danse est quelque chose d'extrêmement social, fondé sur une empathie, une complicité, qui va plus loin que l'esprit de groupe.
Elle reviendra aussi sur les écoles de danse et sur les élections européennes.
Extraits sonores :
- Les Six concertos brandebourgeois par la compagnie Rosas
- Sonia Wieder-Atherton - France Inter, L’Heure bleue22/11/2018
- Documentaire Mitten / 52 minutes / Production : 24 images - Accattone films / Diffusion : Mezzo - LMTV - VRT/Canvas - RTB/Bach6Cellosuiten
- Steve Reich sur Anne Teresa de Keersmaeker- France musique, Les Grands entretiens 07/10/2016
- P.A.R.T.S., école de danse à l'avant-garde - Arte, 2018
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