

Relecture de l'œuvre labyrinthique de David Foster Wallace, dont le regard aigu sur la société américaine nous éclaire plus que jamais. Avec Jakuta Alikavazovic, écrivaine et traductrice des "Considérations sur le homard", et Pierre Ducrozet, écrivain et auteur de la préface de "L'Oubli".
- Jakuta Alikavazovic romancière
- Pierre Ducrozet romancier
En ce jour d'investiture américaine, de nombreuses problématiques cristallisées autour de la classe moyenne américaine résonnent dans l'œuvre dense de David Foster Wallace (dont la majeure partie des livres sont disponibles en France aux éditions Au Diable Vauvert ou à L'Olivier). Jakuta Alikavazovic, écrivaine et traductrice des Considérations sur le homard (Editions de l'Olivier, 2018 & 2020) et Pierre Ducrozet, écrivain et auteur de la préface de L'Oubli (Editions de l'Olivier, 2016), viennent nous guider à travers les différentes ouvrages de cet écrivain prodige qui s'est donné la mort en 2008, à 46 ans.
Il a un œil qui perce les couches et la texture des choses. Mais il est comme tous les génies, évidemment trop sensible, et il donne constamment forme à ce qui n’en a pas. C’est une lutte constante qui finira mal. Quelque part, il est sûrement dépassé par son art logorrhéique, ses livres sont infinis parce que le réel l’est aussi. (Pierre Ducrozet)
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Le regard de David Foster Wallace sur l'Amérique moyenne est, à l'instar de son œuvre, monumental, sinueux et toujours pertinent. À travers son chef-d'œuvre, L'Infinie Comédie (Editions de l'Olivier, 2015), ou ses essais lumineux réunis dans les deux tomes de Considérations sur le homard, cet esprit éclairé nous mène dans les méandres de ses réflexions sur la folie, la politique américaine ou encore la question de l'objectivité dans les médias.
Dans "L'Infinie Comédie", il se livre à ses jeux d’invention et crée une drogue, la DMZ, (une espèce de cousine du LSD), "Mme Psychose", qui a pour capacité d’agir ontologiquement sur le cerveau. C'est aussi l'effet qui est produit par la lecture du livre. (Jakuta Alikavazovic)
Pour autant, David Foster Wallace ne se place jamais dans la position de supériorité de l'ironie et du cynisme. Lorsqu'il critique l'industrie pornographie dans Considérations sur le homard ou la bêtise humaine dans Brefs entretiens avec des hommes hideux (Au Diable Vauvert, 2005) ou La fonction du balai (Au Diable Vauvert, 2009), il se situe toujours au cœur de ses sujets et manie avec brio des inventions formelles novatrices afin de raconter le réel avec justesse.
David Foster Wallace emmène l’autre dans la danse, peut être celle de la folie, mais, au moins, c’est pour aller loin. Il était infiniment curieux et regardait le monde contemporain avec une grande avidité. (Pierre Ducrozet)
Extraits sonores:
- Archive David Foster Wallace (interview avec Charlie Rose, 27 mars 1997)
- Musique actu : Glowing mic de Gangstarr
Pour aller plus loin : nous avons reçu Olivier Cohen, fondateur des Editions de l'Olivier, en 2016 lors de la parution de L'Infinie Comédie (Editions de l'Olivier, 2015)
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