Gaspar Claus, un violoncelle et des possibles

Gaspar Claus
Gaspar Claus - © Sylvain Gripoix
Gaspar Claus - © Sylvain Gripoix
Gaspar Claus - © Sylvain Gripoix
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Violoncelliste inclassable, Gaspar Claus signe son premier album solo, "Tancade" : un hymne à la liberté et aux multiples possibles du violoncelle.

Avec

"Mon exploration de l’instrument remonte à mes années de conservatoire. Je me souviens de la présence, à côté des sons ronds et pleins qu’on nous demandait d’atteindre, la présence de plein de sons plus fragiles, plus délicats, plus tremblés, plus riches à mon oreille. Et après toutes ces années de recherche, il m’arrive encore d’en trouver", expliquait récemment Gaspar Claus sur la matinale de France Musique.

Ces sons plus tremblés et plus riches se sont donné rendez-vous dans son nouvel album, Tancade ( InFiné, septembre 2021) , du nom d'une plage retirée où Gaspar Claus et ses amis ont établi refuge.

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Ce premier album solo, qui prend la suite de quinze années de collaboration avec différents artistes de la musique française contemporaine, pousse le violoncelle au maximum de ses capacités, pour un résultat expérimental que l'artiste a cependant voulu "plus accueillant" et accessible au plus grand nombre.

je n'ai pas l'impression de jouer du violoncelle, mais de jouer ce violoncelle, qui est le mien.

L'innovation passe par la recherche de nouveaux sons, mais aussi par les manipulations techniques en post-production, qui ouvrent à de nouveaux possibles. Le morceau 2359 résulte ainsi du montage de multiples notes enregistrées séparément, pour un résultat qu'aucun virtuose ne pourrait matériellement atteindre. Gaspar Claus explique : "Je me suis dit "je vais découper mon violoncelle en tous petits morceaux et chacune des notes enregistrées isolément seront ensuite agencées en lignes mélodiques"".

Adolescent, il découvre le plaisir de sortir des sentiers battus : "je jouais avec l'archet sur des zones de l'instrument qui sont évitées en musique classique", raconte Gaspar Claus qui dit aimer "les zones à la limite du beau son".

La complicité avec l'instrument n'a pourtant pas toujours été au rendez-vous : de ses 16 à ses 22 ans, Gaspar Claus prend ses distances avec le violoncelle, et les retrouvailles sont d'abord douloureuses : "je ne savais plus jouer du tout, et j'en pleurais de détresse. J'avais passé beaucoup trop de temps à apprendre à en jouer pour accepter d'avoir tout perdu …"

La reconquête, cependant, en valait la peine, et Gaspar Claus propose aujourd'hui des concerts et des morceaux qui exploitent le potentiel insoupçonné du violoncelle.

La Grande Table idées
32 min

Extraits sonores

  • GASPAR CLAUS, "Une foule", Tancade
  • GASPAR CLAUS "2359", Tancade
  • GASPAR parle de RONE, suivi de Freaks (Rone et Gaspar Claus)

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