Dans son dernier ouvrage "Terra Alta" (Actes Sud), l'écrivain espagnol Javier Cercas retourne à la fiction. Ce polar nous transporte dans la Catalogne d'après les attentats d'août 2017, dans un pays qui porte encore les traces de la guerre d'Espagne, pour élucider un double meurtre glaçant.
- Javier Cercas Ecrivain
Les grands écrivains, Cervantès, Shakespeare, les grands poètes, Hugo, Byron, étaient tous populaires. Byron était aussi populaire que McCartney. La meilleure possibilité, c’est que la littérature redevienne ce qu’elle a été: populaire, importante pour tout le monde. C’est pour cela que j’aime l’humilité du genre du polar. (Javier Cercas)
Ecrivain, journaliste, et professeur de littérature espagnole, Javier Cercas a rencontré le succès avec son troisième livre, Les Soldats de Salamine, (Actes Sud, 2002) qui retrace avec précision le parcours de rescapés de la guerre civile espagnole. En 2009, son cinquième livre Anatomie d'un instant (Actes Sud, 2010), revient sur le coup d’état du 23 février 1981, qui marque la naissance de la démocratie espagnole, chroniqué minutieusement.
Borges disait que tous les romans sont des polars, et tous mes romans précédents étaient des polars, avec une énigme et quelqu’un qui essaye de la déchiffrer. (Javier Cercas)
Dans Terra Alta (Actes Sud, 2021), et après plusieurs livres flirtant avec le documentaire, Cercas s'en retourne à la fiction et interroge encore une fois l'identité espagnole, en particulier catalane, au lendemain des attentats islamistes de 2017 et du référendum indépendantiste de la même année. Le héros de ce roman, et de la trilogie à laquelle il appartient, le policier Melchor Marin, est un lecteur invétéré des Misérables, de Victor Hugo, et n'a d'yeux que pour le policier, Javert, qui pour lui incarne la vertu secrète et vraie.
Je ne pense pas qu’il y ait de genres majeurs ou mineures, seulement une manière bonne ou mauvaise de les utiliser. Et au final, il y a de la bonne et de la mauvaise littérature. Cette superstition de notre époque qui dit que la bonne littérature est la littérature secrète, des catacombes, est fausse. (Javier Cercas)
L'écrivain ne doit pas juger, il doit comprendre. En ce sens, je suis absolument flaubertien. (Javier Cercas)
Javier Cercas est aussi l'un des cinq commissaires de l'exposition Henri Cartier-Bresson. Le Grand Jeu, à la BNF du 19 mai au 22 août. Le maître du polar nous offre son regard sur l'héritage du père de la photographie moderne, louant l'imminence de la révélation qui n'arrive pourtant jamais dans ses photographies.
On m’a proposé d’être commissaire de cette exposition par hasard: cela a été pour moi une énorme découverte. Je connaissais, bien sûr, Cartier-Bresson, mais j’ai découvert énormément de parallèle avec ce que je fais: il raconte la réalité et en même temps fait de l’art. C’est en théorie contradictoire, mais c’est aussi ce que je souhaite faire dans mes livres. (Javier Cercas)
Extraits sonores
- Les Misérables de Victor Hugo, Philippe Magnan , Jean-Marie Winling et Julie-Marie Parmentier (France Culture, 2018)
- "Antibodies" de Poni Hoax sur Images of Sigrid (Tigersushi Records, 2007)
- Henri Cartier-Bresson dans Thématique Phonothèque (France Culture, 2002)
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