Laurence Tardieu, des mots doux pour le dire

Un roman sur l'absence, la peur du temps qui passe, la fin de l'innocence et la création comme force vitale. Nous aurons été vivants vient de paraître chez Stock.

Son auteure, la romancière Laurence Tardieu, revient avec ce roman sur l'histoire d'une vision, celle de Hannah qui un jour d'avril 2017 croit l'espace de sept ou huit secondes, voir de l'autre côté de la rue sa fille Lorette qui a disparu du jour au lendemain sept ans auparavant. Sans laisser aucune nouvelle. Hannah et son cercle, Philippe le père de Lorette, Lidye et Paul, les amis de toujours, Simon le frère d'Hannah... n'ont pas d'explications. Hannah est plongée dans une totale confusion, la blessure se rouvre. Laurence Tardieu nous explique ce que signifie ce texte :

Je crois que c'est un texte sur l'incapacité à trouver les mots, pour tous. Pour Hannah qui n'a plus de nouvelles de sa fille depuis sept ans.

Dans ce texte, Lorette a choisi de partir. Hannah sait que c'est le choix de sa fille. Il y a une place pour le retour, je pense. Il a suffi de sept à huit secondes pour que tout ce qu'Hannah a construit s'effondre.

C'était très important pour moi de ne pas dire si cette image était réelle ou fantasmée (...) Le réel ne nous apparaît pas de manière lisse et évidente souvent.

Ce texte tente également de mettre des mots sur l'expérience du temps qui passe. Ecrire... Plus qu'une activité, un besoin vital pour Laurence Tardieu qui écrit depuis l'enfance :

C'est à chacun de trouver sa colonne vertébrale. Pour moi, ça a été l'écriture (...) Je ne peux pas vivre sans écrire.

La vie est éminemment brève. A nous de trouver les mots pour toucher l'éternité.

Sans les livres, sans l'écriture, j'aurais glissé (...) C'est la chance de ma vie.