A la tête de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris depuis novembre 2021, Olivier Mantei propose de faire de ce lieu de culture un espace de vie, dynamique, inclusif et ancré dans son territoire. Son but : promouvoir un élargissement des publics sans perdre en exigence artistique.
- Olivier Mantei Administrateur, producteur, agent d'artistes (Nantes, 1965-)
Olivier Mantei est né en 1965 dans une famille peu penchée sur la musique et y arrive un peu par hasard : « mon père m’avait offert un magnétophone avec une cassette de Brahms. Comme j’avais un nouveau jouet, je mettais la cassette en boucle et c’est comme ça que je me suis attaché à Brahms ». Après s'être consacré à l’étude des lettres modernes puis à la musicologie, Olivier Mantei s’est fait connaître pour avoir dirigé le Théâtre national de l’Opéra-Comique à partir de 2015, après en avoir été directeur adjoint puis directeur délégué. Le 28 avril 2021, il est nommé directeur général de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris et prend ses fonctions le 1er novembre 2021.
A la tête de ce paquebot de la musique qu’incarne la Cité de la musique - Philharmonie de Paris, Olivier Mantei promeut une ouverture aux différents publics, aux genres divers et aux musiques multiples et variées. Il nous raconte : « j’étais producteur indépendant et j’essaie de garder un peu cette identité, qui se retrouve à la Philharmonie. Créer un peu de transversalité, des objets visuels et sonores qui ont l’avantage de pouvoir voyager facilement dans des grandes salles européennes. Créer une nouvelle économie du spectacle. Et puis toucher un nouveau public ». Sa nouvelle et première saison 2022-2023, dévoilée le 22 mars 2022, met le cap sur un horizon 2025. Un futur où une « génération Philharmonie » aurait grandi dans ce microcosme et où tous les arts se rencontreraient et s’influenceraient.
Surtout, il considère essentiel de « tenir en compte l’ambition de Malraux qui consisterait à conserver l’ambition d’exigence, la création artistique ; le choix et la liberté des artistes. C’est une forme de démocratisation ». Peut-être s'agit-il d'une chimère, mais cet horizon demeure une véritable ambition. Olivier Mantei considère également que pour « s’ouvrir à tous les publics tout en restant très exigeant sur les contenus, il faut prôner le choc esthétique et plus de fracture dans la ligne éditoriale pour rassembler ». Ainsi, « ne pas prendre le risque du scandale, c’est se mettre en conformité avec une bien-pensance qui nous éloigne des vrais sujets du monde. Oui il faut toujours être sur la corde raide, dirait Peter Brook. Il faut toujours être sur un point d’équilibre où on peut tomber. Comme dirait Beckett, échouer mais échouer mieux. »
Olivier Mantei défend également une ouverture de la Philharmonie vers l’étranger : « le monde vient à la Philharmonie : les cinq continents, des plasticiens, des musiciens, plus des chercheurs dans des colloques … comment ne pas être à l’écoute du monde quand il vient vers nous ? Surtout que notre ambition est d’aller vers le monde ». L’Ukraine devient alors un sujet brûlant : qui faut-il accueillir ? Olivier Mantei nous explique : « la ligne qu’on a eue c’est qu’un artiste, un orchestre, une phalange proches du pouvoir actuel de Poutine n’est pas le bienvenu. Mais un jeune musicien russe - sans lui demander de prendre position car c’est le condamner – [peut jouer ici] ». Ainsi, « c’est le sens même de l’action, de l’activité et de la nature de la Philharmonie : elle est tournée sur son présent et donc son avenir ».
Extraits sonores :
- Extrait du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns
- Extrait de Salt Coast de Kae Tempest
- Extrait d'Enstein on the beach de Philip Glass
- Extrait de Knoxville de Samuel Barber par Barbara Hendricks
- Extrait de West Side Story par Leonard Berstein
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