Pour la première émission de la saison, la Grande Table reçoit la romancière Maylis de Kerangal. En cette rentrée littéraire 2018, son nouveau roman "Un monde à portée de main" explore le monde de l'art et de l'illusion à travers le personnage d'une peintre en trompe-l’œil.
- Maylis de Kerangal Écrivaine
Première partie :
Maylis de Kerangal, écrivaine, pour Un monde à portée de main aux éditions Verticales.
Après une première sélection réalisée par les critiques de la Grande table d’été, place aux grandes voix de cette rentrée littéraire. Un roman en millefeuille pour une romancière en trompe-l’œil, Maylis de Kerangal, qui nous offre Un monde à portée de main, un récit de fiction aux accents autobiographiques qui annonce le renouvellement de son expérience romanesque.
Après Corniche Kennedy et Naissance d’un pont, Prix Médicis en 2010, elle nous a laissé il y a quatre ans le cœur lourd avec
Réparer les Vivants, adapté au cinéma par Katell Quillévéré.
Auréolée du
Prix du roman des étudiants France Culture-Télérama, Maylis de Kerangal revient aujourd’hui avec Un monde à portée de main, un hymne à la vie, à l’immensité du monde, un roman qui invite à faire sentir, voir, ressentir le temps qui passe, plutôt qu’à essayer de le retenir.
J'avais aussi comme désir dans ce livre de reproduire une forme d'éblouissement.
Dans ce récit, tout coexiste, l’homme et le minéral. On y voyage : Moscou, Bruxelles, Paris, Turin, Lascaux… en suivant la trace d’une héroïne d’aujourd’hui, Paula Karst, une étudiante en peinture en pleine formation. On y apprend un geste, celui du peintre ainsi qu'une spécialité : la peinture en décor, c’est-à-dire le trompe-l’œil, la copie, le fac-similé… Le trompe-l’œil allant jusqu'à déteindre sur l'héroïne de Maylis de Kerangal qu'elle qualifie d'"anamorphose".
Copier ce n'est pas seulement travailler au micropoint, c'est se remettre dans un geste.
On peut aussi considérer que ces fac-similés sont des œuvres.
Roman sur la formation, Un monde à portée de main permet de repenser le lien quasi incontournable entre l'activité du peintre et celle de l'écrivain. À la manière de Paula, la formation constitue pour Maylis de Kerangal un cheminement dans son expérience d'écrivaine.
Je voudrais que ce mouvement de formation ne cesse en moi.
La peinture, le roman, deux expressions artistiques qui amènent à s'interroger sur le rapport qu'ils entretiennent avec le temps et l'Histoire. Les magnifiques peintures murales de la grotte de Lascaux, témoignage de l'ère préhistorique, sont dans ce roman étonnant une illustration de l'art pictural comme porteur de siècles d'Histoire. Maylis de Kerangal à travers son roman amène également à repenser le temps dans l'exercice romanesque.
Est-ce que le roman pourrait rassembler le temps ? (...) Tout pourrait coexister dans un livre.
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