

Violoncelliste mondialement reconnue, Sol Gabetta est depuis cet automne résidente à la maison Radio France ; elle nous parle de son parcours de musicienne, de l'Argentine à la Suisse, et notamment du disque "Sol&Pat" qu'elle sort avec sa grande complice en archet, Patricia Kopatchinskaja.
- Sol Gabetta Violoncelliste argentine d’origines russe et française (1981, Cordoba, Argentine)
Olivia Gesbert reçoit la violoncelliste Sol Gabetta, actuellement en résidence à Radio France. Porteuse des trois nationalités argentine, française et suisse, la musicienne partage son temps entre Bâle où elle réside et l'Europe où elle donne la plupart de ses concerts.
Sol & Pat, c'est l'aventure de deux musiciennes qui sont aussi deux amies ; Sol Gabetta nous raconte comme leurs caractères affirmés à chacune ont pu s'accorder et se compléter : "On se pose souvent la question de savoir si c'est vraiment possible de s'entendre entre deux interprètes aux personnalités assez fortes ( parce que quand on est soliste, il faut l'être !) [...] On est très différentes, mais il ne faut pas oublier que le temps construit une amitié, humaine et musicale : moi je comprends exactement à quel moment [du morceau] Patricia va respirer, et je n'ai pas besoin d'être d'accord avec elle. Quelque part, ce sont même ces désaccords qui nous unissent, car elle me donne quelque chose que je n'ai pas, et moi je lui donne quelque chose qu'elle n'a pas, elle."
Ainsi, une des choses que Sol prend de Patricia Kopatchinskaja, c'est son appétence pour les compositions modernes et contemporaines : " elle m'a attirée de plus en plus à faire grandir ce répertoire pour les deux instruments". C'est ainsi que les deux musiciennes lancent un "petit concours" de composition ouvert à tous, qui propose de soumettre un duo pour violon et violoncelle d'une durée maximale de cinq minutes. "On pensait en avoir quinze, peut-être maximum vingt, et on en a eu quatre-vingt" nous raconte Sol Gabetta. Deux des morceaux sélectionnés sont ainsi enregistrés dans le disque.
Revenant sur sa carrière de soliste, et les renoncements qu'elle implique, Sol Gabetta nous en dit plus sur sa manière de travailler, et notamment les morceaux consacrés du répertoire (relativement restreint par rapport à celui du piano par exemple) qu'elle a beaucoup joué et jouera encore longtemps. "Je pense qu'il y a des plaisirs différents" explique la violoncelliste, évoquant celui de la nouveauté et celui de l'approfondissement. "Je commence à me concentrer presque comme quelqu'un qui travail sous un microscope. Ce qui m'intéresse c'est de trouver ma propre ligne, que ce concerto devienne quelque part le mien ; que ce soit presque comme une composition propre - c'est peut-être trop dire - , mais certaines pièces, plus je les joue, plus j'approfondis ma recherche, je reprends la partition, je me pose des questions, et peu à peu la pièce commence à devenir un nouveau puzzle dont je n'avais pas vu tous les détails la première fois que je l'avais jouée !"
Continuant sa recherche de virtuosité et de sensibilité, Sol Gabetta travaille sans cesse son instrument, jusqu'à pouvoir paradoxalement l'oublier : "J'ai la sensation de ne plus avoir un violoncelle entre les mains ... j'essaye presque de m'évader. L'instrument n'est qu'un moyen."
Générique :
- Saint-Saens, Concerto n° 1 en la mineur (Sol Gabetta)
- Ravel, Sonate pour violin et violoncelle - II. (extrait du disque Sol & Pat)
- Bertrand Chamayou sur France Culture, 2015
- Jean Sebastien Bach, Le Prélude numéro 15 en Sol majeur, (extrait du disque Sol & Pat)
L'équipe
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