Susie Morgenstern, reine de cœur de la littérature jeunesse

Susie Morgenstern en 2021
Susie Morgenstern en 2021 - Céline Nieszawer / Leextra / L'Iconoclaste
Susie Morgenstern en 2021 - Céline Nieszawer / Leextra / L'Iconoclaste
Susie Morgenstern en 2021 - Céline Nieszawer / Leextra / L'Iconoclaste
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L'autrice jeunesse Susie Morgenstern nous raconte, de son enfance américaine, à son exil en France, en passant par la rencontre de son mari Jacques, à Jérusalem, les 18 exils qui ont fait sa vie sans jamais rien perdre de son optimisme.

Avec

Dans son autobiographie Mes 18 Exils (L'Iconoclaste, 2021), écrite comme une déclaration d'amour à la vie, Susie Morgenstern se raconte, de sa naissance à sa mort, à travers son expatriation, la liste de ses déracinements, sans jamais perdre de sa joie de vivre. 

Je préfère que les livres fassent plaisir. Je n’ai pas de message à part le plaisir de lire. J’aimerais qu’on rie, qu’on s’amuse avec mes livres. Si j’ai un message, c’est que la vie en vaut la peine. Merci la vie ! (Susie Morgenstern)

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Tout à commencé dans une famille juive de Newark, dans le New Jersey, la ville la plus laide des Etats-Unis, nous raconte Morgenstern, mais aussi la ville où sont nés Stephen Crane, Philip Roth et Paul Auster. Fière de cet héritage, la petite "Susie Shakespeare", comme la surnomment ses camarades de classe, grandit le nez dans les livres entre ses deux grandes sœurs extravagantes et espiègles. 

Je lisais mes textes à ma mère et elle me regardait comme si j'étais Proust ou Shakespeare. Mais ma mère n'aimait pas me voir lire, elle disait que je ne trouverais jamais un mari parce que les hommes n'aimaient pas les intellectuels. (Susie Morgenstern)

L'intello de cette famille menée à la baguette par une mère qui règne en souveraine sur la maisonnée poursuit ses études dans une université de Jérusalem où, un beau jour, elle rencontre, comme un mirage, le beau mathématicien français Jacques Morgenstern. C'est le coup de foudre ! A peine mariée, Susie suit son "roi sumérien", comme elle l'appelle, jusqu'à Nice. Elle qui ne parle pas un mot de français à son arrivée, se lance, inspirée par la naissance de ses deux filles, dans la rédaction, en français, de livres pour enfants.  

Je pensais que j'allais écrire en anglais, mais c'est sorti en français. C'est mystérieux. (Susie Morgenstern)

J’ai un regard très inquiet sur la jeunesse actuelle : ce n’est pas une jeunesse très lectrice. On a plus de concurrence, avec les écrans, avec YouTube. Il faut qu’on frappe très fort pour détourner l’attention de nos jeunes. [...] J’offrais 5€ à mes petits enfants à chaque fois qu’ils lisaient un de mes livres. (Susie Morgenstern)

La tragédie de mon immigration en France était l’école. Moi, je m’amusais à l’école. Il n’y a pas de “fun” à l’école française, alors que moi j’adorais l’école. Si je devais introduire quelque chose à l’école, ça serait le fun. (Susie Morgenstern)

Susie Morgenstern n'a jamais posé la plume. Elle écrit tous les jours, inlassablement, inspirée par sa vie de mère, de grand-mère. Même endeuillée par la mort prématurée de son mari, elle écrit leur histoire dans Jacques a dit (Bayard, 2015), ou dans Premier amour, dernier amour (Gallimard, 1987). Elle a reçu de nombreux prix, été nommée Chevalier de la légion d'honneur. 

Parfois, je me demande si je vis vraiment ou si je vis pour écrire. Je crois que je vis pour écrire. Je commence chaque journée par écrire dans mon journal intime pour faire de cette vie un livre. Ma vie est un livre. [...] Je ne conçois pas la vie sans un livre ou sans écrire. (Susie Morgenstern)

La maternité est la plus grande aventure de ma vie. Je suis plus fière de mes enfants que de mes 150 livres. (Susie Morgenstern)

La Grande table idées
32 min

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