Jean-Paul Belmondo, "une carrière parfaite"

Jean-Paul Belmondo sur le tournage de 'Stavisky' réalisé par Alain Resnais le 13 octobre 1973 à Biarritz, France.
Jean-Paul Belmondo sur le tournage de 'Stavisky' réalisé par Alain Resnais le 13 octobre 1973 à Biarritz, France. ©Getty - Michel GINFRAY/Gamma-Rapho via Getty Images
Jean-Paul Belmondo sur le tournage de 'Stavisky' réalisé par Alain Resnais le 13 octobre 1973 à Biarritz, France. ©Getty - Michel GINFRAY/Gamma-Rapho via Getty Images
Jean-Paul Belmondo sur le tournage de 'Stavisky' réalisé par Alain Resnais le 13 octobre 1973 à Biarritz, France. ©Getty - Michel GINFRAY/Gamma-Rapho via Getty Images
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En hommage à Jean-Paul Belmondo décédé le 6 septembre, une Grande table consacrée à ce grand comédien. Avec la journaliste Sophie Delassein, auteure de la biographie "Belmondo" (Gründ, 2019), le metteur en scène et réalisateur Bernard Murat et le cinéaste Michel Hazanavicius.

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On a appris hier la mort à 88 ans de l'extravagant, du flamboyant Jean-Paul Belmondo : homme de planche et de grand écran, une filmographie bien remplie (plus de 80 films), et sur le tard un retour à ses premiers amours avec le théâtre : on vous parle de Jean-Paul Belmondo, de l'homme et de son parcours.

A chacun son Belmondo. Pour Bernard Murat, metteur en scène, le comédien est d'abord un amoureux du rideau rouge : 

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C'est avant tout un homme de théâtre. Le théâtre, il le faisait partout, dans sa vie, et toujours dans la légèreté, toujours avec une espèce de raillerie fataliste. (Bernard Murat)

Même dans les circonstances graves de deuil ou de séparation, le metteur en scène raconte que Belmondo continuait d'honorer ses rôles. A Alain Delon, venu présenter ses condoléances à l'acteur pour la mort de sa mère et qui s'étonne de le trouver sur les planches, Belmondo répond : 

"Mais ... ma mère ne comprendrait pas que je ne joue pas !"

Pour Michel Hazanavicius, Belmondo est moins un ami intime qu'un monument du cinéma français.

C'est un peu comme la tour Eiffel, ça a toujours été là. Moi j'ai 54 ans, et il va falloir envisager un monde sans Belmondo. (Michel Hazanavicius)

Un monument mais aussi un modèle, qui aura suscité nombre de vocations : 

Leur vie avait l'air géniale, dans le film et derrière le film  : je pense que ça a vraiment créé des vocations, des envies ...  Une espèce de mythologie du plaisir de faire du cinéma. (Michel Hazanavicius)

Pour Sophie Delassein, journaliste à l'Obs et biographe de Belmondo, le comédien se distingue avant tout par la modernité de son jeu d'acteur. Là où d'autres interprètent les valets de comédie avec académisme, lui "va où il a envie d'aller", avec beaucoup de liberté :

Ce qui le caractérise le plus, c'est l'idée de la modernité dans le jeu. (Sophie Delassein)

Sa modernité en fait paradoxalement un classique qui traversera sans doute le temps pour rejoindre les grands : 

Pour moi, c'est un comédien qui passera de génération en génération, comme on passe à nos enfants ce qu'on a aimé : des chansons de Brassens et de Barbara… (Sophie Delassein)

Extraits sonores

  • "Belmondo, acteur universel" : une compilation par Thomas Beau  (extraits de MODERATO CANTABILE (1960) DE PETER BROOK, A BOUT DE SOUFFLE (1960) DE JEAN-LUC GODARD, CARTOUCHE (1962) DE PHILIPPE DE BROCA, L’HERITIER (1972) DE PHILIPPE LABRO,  PEUR SUR LA VILLE (1974) DE HENRI VERNEUIL,  LE GUIGNOLO (1980) DE GEORGE LAUTNER, LE PROFESSIONNEL (1981) DE GEORGE LAUTNER, L’AS DES AS (1982) DE  GERARD OURY, LE MARGINAL (1983) DE JACQUES DERAY, PEUT-ETRE (1999) DE CEDRIC KLAPISH
  • Interview de 1972 et extrait de Le Magnifique ( 1973, Philippe de Broca)
  • Intervention de Jean Paul Belmondo sur France Culture en 1985

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