

Sous l'Occupation allemande, le marché de l'art est florissant, chargé de marchandises issues des spoliations et confiscations d’œuvres aux familles juives persécutées. Des enquêtes permettent désormais d'identifier les transferts et trafics, mais aussi les acteurs et mécanismes d'un tel marché.
- Olivier Ducastel Cinéaste
- Jacques Martineau Cinéaste
- Emmanuelle Polack
- Ines Rotermund-Reynard Historienne de l'art et germaniste
PREMIÈRE PARTIE | Musées sous Occupation
Les invitées de cette première partie sont Emmanuelle Polack, historienne de l'art qui a notamment étudié le travail d'inventaire de Rose Valland pendant les années 1940-1945 au Musée du Jeu de Paume, et Ines Rotermund-Reynard, historienne de l'art et germaniste, cheffe de projet de recherche à l'Institut national d'histoire de l'art (INHA). Emmanuelle Polack explique : "Le pillage, c'est celui de l'été 1940, c'est un pillage étatique. On a un pays occupé et se produisent alors des razzias. Les autorités occupantes se servent. Puis il y a octobre 1940 avec la prise de direction de l' Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg , cet état-major dont l'idéologue Alfred Rosenberg tire les ficelles depuis Berlin, et qui a une équipe dédiée au Musée du Jeu de Paume, lieu de stockage des œuvres spoliées."
"Le pillage de l'été 1940 est étatique, less autorités occupantes se servent"
Évoquons un sujet historique et politique sensible : le marché de l’art sous l’Occupation. Le Mémorial de la Shoah, à Paris, consacre une exposition aux différents processus d’aryanisation, de spoliation, de pillage auxquels ont été confrontés les Juifs de France pendant la guerre. C’est seulement en 1997 qu’un processus de recherches de provenances et de restitutions a réellement été entamé. Celui-ci est toujours en cours et semé d’embûches. Selon Inès Rotermund-Reynard : "La restitution, c'est beaucoup plus que la restitution d'une oeuvre, c'est rendre l'histoire familiale qui a été détruite en grande partie à des ayants droit. Il y a une volonté politique d'être plus proactif. Dans le passé, beaucoup de travaux ont été faits mais on attendait que les familles se manifestent. Avec la jeune génération, il y a cette volonté de transparence."
Le marché de l'art sous l'Occupation, 1940-1944, du 20 mars au 3 novembre 2019 au Mémorial de la Shoah (Paris)
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DEUXIÈME PARTIE | Olivier Ducastel & Jacques Martineau

Les invités de la seconde partie sont Olivier Ducastel & Jacques Martineau, cinéastes : "Faire un film, c'est se poser des questions. Des questions sur le monde, sur ses personnages, sur nous-mêmes, sur notre activité." (Jacques Martineau)
Ça se passe au 28ème étage, cinq individus haut perchés réunis pour une soirée macabre. Cinq victimes de l’amour - le même - celui qui les attend dans la pièce voisine, enfin paraît-il… Olivier Ducastel et Jacques Martineau donnent à voir un huis clos qui poussent les "ex" à se confesser les uns aux autres, comble de la perversité sur laquelle le film interroge. Olivier Ducastel : "Nous avons représenté le fantasme, et la sexualité. Quand je représente le fantasme, il perd de sa force du réel. Représenter la sexualité, c'est une vraie question que l'on se pose. Ce n'est pas si simple de faire accepter ça auprès du public. Il y a deux pendants du fantasme : quelque chose de 'sale' et qui peut déranger quand on en parle, et quelque chose dans l'acte. Or, le cinéma ce n'est pas de l'acte, c'est de la représentation."
Haut Perchés, sortie en salles le 21 août 2019
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Sons diffusés :
- Jun Miyake, "Lillies of the valley", extrait de l'album Pina, 2011 (générique)
- Extrait du documentaire L’Espionne aux tableaux. Rose Valland face au pillage nazi (2014) de Brigitte Chevet
- Edouard Philippe, Premier ministre, lors de la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’, le 22 juillet 2018
- Jorja Smith, "Blue Lights", extrait Lost and Found, 2018
- Jean-Luc Lagarce, le 4 septembre 1995 au micro de Lucien Attoun
- Extraits du film Haut Perchés, de Jacques Martineau et Olivier Ducastel, 2019
L'équipe
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