A partir des années 1960, les rencontres culturelles liées aux flux migratoires d'une ère en cours de décolonisation ont fait de Paris et Londres deux pôles majeurs de la création musicale. Panorama historique en 1e partie, avant d'écouter la musique de l'âme irlandaise avec l'auteure Anne Griffin.
- Martin Evans Prrofesseur d’histoire moderne européenne à l’Université de Sussex
- Angéline Escafré-Dublet Maîtresse de conférences en science politique à l'université Lyon-2
- Anne Griffin Ecrivaine
PREMIÈRE PARTIE | Paris et Londres, les musiques en migrations
avec Angéline Escafré-Dublet, maîtresse de conférences en science politique à l'université Lyon-2, et Martin Evans, professeur d'histoire moderne européenne à l'université de Sussex
"Lorsque le rock arrive en France notamment dans les années 60, les jeunes hommes qui le portent sont vus comme une menace pour la société. Il y a une peur avec l'idée que cette musique est liée à la culture afro-américaine. C'est une musique qu'on danse, elle n'est pas rationnelle. Il y a donc un aspect raciste dans tous ces débats." (Martin Evans)
Publicité
La vague du rock nous emporte aujourd'hui. Une vague dont Edgar Morin disait, en 1963, qu’elle "avait pénétré dans les faubourgs et les banlieues, régnant dans les juke-boxes des cafés fréquentés par les jeunes." Une vague musicale en écho avec celle d’un monde décolonisé qui mettra plusieurs décennies à se redessiner. Dans les capitales européennes - Paris et Londres en tête - la musique, vecteur identitaire premier, a servi de langage aux minorités. Un mode d’expression et de lutte auquel le Musée de l’histoire de l’immigration consacre une exposition, Paris-Londres, Music Migrations.
"Des artistes venus notamment des Antilles vont apporter au Royaume-Uni un style de musique qui leur est propre, comme le calypso ou le ska. Ces musiques vont venir animer les soirées dansantes de Londres de ces communautés, puis vont se mélanger à la musique britannique." (Angéline Escafré-Dublet)
Paris-Londres, 1962-1989 : Music Migrations, du 12 mars 2019 au 5 janvier 2020 au Musée de l'histoire de l'immigration (Paris)
____________________
DEUXIÈME PARTIE | Anne Griffin
avec Anne Griffin, écrivaine
A 84 ans voilà que Maurice Hannegan, fermier prospère de Rainsford, décide de lever une dernière fois son verre de Bushmills en mémoire des siens. Cinq toasts portés bien haut, cinq monologues intérieurs qui nous racontent son histoire et celle de l’Irlande, de l’indépendance à l'avènement du Tigre celtique. Toute une vie et un soir, c’est le premier roman d’Anne Griffin.
"Je suis ravie d'être écrivaine irlandaise. En Irlande, on honore les écrivains, nous sommes une nation de conteurs. La tradition orale de l'histoire, de la narration, est très importante. La communauté des gens de l'écriture en Irlande est un environnement qui vous soutient : dans ce milieu, on sait qu'il faut aider les écrivains en devenir." (Anne Griffin)
Traduction de l'anglais par Xavier Combe
Toute une vie et un soir d'Anne Griffin, Delcourt
____________________
Sons diffusés :
- Jun Miyake, "Lillies of the valley", extrait de l'album Pina, 2011 (générique)
- Extrait d'un reportage de British Pathé sur l’arrivée de l’Empire Windrush, le 24 juin 1948
- Kamal Hamadi, auteur-compositeur-interprète, extrait d’un entretien réalisé par Naïma Yahi, en décembre 2011
- The Equals, “Baby Come Back”, 1967
- Vigon, “Un petit ange noir”, 1967
- Claudia Jones, journaliste, et co-fondatrice du Carnaval de Notting Hill, extrait d’un reportage de BBC News, en 1963
- Abdou et Farid, deux participants à la Marche pour l’égalité et contre le racisme, extrait d’un reportage de juin 1983
- Claire Laffut, “Vérité”, extrait de l’EP Mojo, 2018
- Anne Enright, écrivaine, extrait d'une conférence en public non sourcée
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Réalisation