Avec Pascal Picq, paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France, pour "L'intelligence artificielle et les chimpanzés du futur. Pour une anthropologie des intelligences" (Odile Jacob, 16 janvier 2019).
- Pascal Picq Paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France
Il plaide pour un rapprochement des intelligences humaines, animales et artificielles, dans une approche humaniste et évolutionniste. Maître de conférences au Collège de France, le Paléoanthropologue Pascal Picq est notre invité à l’occasion de la parution de L'intelligence artificielle et les chimpanzés du futur. Pour une anthropologie des intelligences chez Odile Jacob.
Mettant en doute le triangle ontologique qui traditionnellement place l'animal et la machine à la base, Dieu au sommet et l'Homme au centre, Pascal Picq dénonce cette arrogance humaine occidentale qui, du fait, en partie, de notre tradition cartésienne, affirme la primauté de l'intelligence humaine.
Nos différences culturelles, nos ontologies fondamentales, plutôt que d’être édulcorées par cette vague de numérisation mondiale, sont accentuées.
(Pascal Picq)
Selon lui, si les I.A. et les robots ne représentent pas le danger qu'annoncent les commentateurs et les dystopies à la Terminator (James Cameron, 1985), nous ne pourrons néanmoins pas affronter le futur si nous demeurons incapables de reconnaître que machines et animaux disposent, non pas d'une seule, mais de plusieurs intelligences.
Nous, les évolutionnistes, vous savez quoi ? Nous sommes spécialistes des datas depuis trois siècles.
(Pascal Picq)
Pourtant, en dépit des progrès du machine learning et de l'autonomie progressive -mais pas illimitée - des robots, si les chimpanzés ont des comportements similaires aux nôtres, ni l'un ni l'autre ne remplacera l'être humain dans la prochaine étape de l'évolution. L'enjeu, pour affronter celle-ci, est d'accepter ces autres formes d'intelligence à leur juste mesure sans pour autant renoncer à la nôtre.
Les machines aujourd’hui sont auto-apprenantes.
(Pascal Picq)
Car, comme l'illustre le "syndrome de la planète des singes" dont parle Pascal Picq, notre paresse, l'abandon de tout effort intellectuel au profit de l'automatisation, pourrait bien représenter un plus grand danger que tout éventuel coup d'état des robots ou des chimpanzés.
Être intelligent, c’est être capable d’interférer avec les autres intelligences.
(Pascal Picq)
Extraits sonores:
- Yann Le Cun dans "L'intelligence artificielle, sans foi ni loi ?" (France Culture, La Grande table, 18/10/2018)
- Frans de Waal (La Grande Librairie, 29/11/2018)
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