De la Chine au Nigéria : la pandémie vue d'ailleurs

Vue aérienne de Wuhan
Vue aérienne de Wuhan ©Getty -  Xia Yang
Vue aérienne de Wuhan ©Getty - Xia Yang
Vue aérienne de Wuhan ©Getty - Xia Yang
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Ils ont été témoins de l'arrivée de la pandémie, l‘une au Nigéria, l'autre à Wuhan. Sophie Bouillon, Prix Albert Londres 2009 et directrice adjointe du bureau de l’AFP à Lagos (Nigeria), et Arnauld Miguet, correspondant en Chine de France Télévisions, sont nos invités.

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Sophie Bouillon devient en 2009 la plus jeune lauréate du Prix Albert Londres, à seulement 24 ans. Elle est désormais directrice adjointe du bureau de l’AFP à Lagos, au Nigeria. Dans Manuwa Street (Premier Parallèle, 2021), elle raconte son installation à Lagos en 2016, mêle l’intime et le reportage, et raconte un an de pandémie dans la capitale économique du Nigeria.

Il se passe quelque chose de grave, il faut être là pour en témoigner. On fait ce métier, on le fait jusqu'au bout. (Sophie Bouillon)

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Avec le confinement, dans cette ville de 20 millions d’habitants qu'elle surnomme le "monstre", où la pauvreté de nombreux habitants ne peut rien contre leur optimisme indéfectible, le bruit si caractéristique s'est tu, brutalement. Les gens n'ont plus pu travailler, ils avaient faim, certains ont formé des milices et ont forcé la ville à se refermer sur elle-même. Et la colère a grondé à Lagos, ou Sophie Bouillon, que l'on accusait de faire partie des "Blancs qui transmettent le virus", s'est sentie chez elle et étrangère tout à la fois.

Les livre de journaliste, c’est aussi une manière de raconter tout ce qu’on ne peut pas faire dans nos articles (...) et d’échapper à ce bruit de l'actualité constant. (Sophie Bouillon)

Arnauld Miguet, notre deuxième invité, nous livre son propre témoignage, à Wuhan cette fois. Correspondant en Chine pour France Télévisions, il a couvert avec le caméraman Gaël Caron l’intégralité du confinement de l'épicentre de la pandémie, ayant dès le début fait le choix de rester à Wuhan pour suivre les événements. Le résultat est 133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre (Éditions de l’Aube, 2021), un ouvrage publié dans la collection "Le 1 en livre". Un témoignage sur la Chine pendant le Covid qui en dit aussi beaucoup sur la Chine, voire sur le reste du monde.

Le marché, c'est l’”antre du Diable”, puisque c’est là que, officiellement, ça a commencé. (Arnauld Miguet)

On parle beaucoup de docilité asiatique ou de docilité chinoise,(...) les autorités demandent aux gens de rester chez eux donc ils restent chez eux... ça n'explique pas tout. Un Chinois n'aime pas plus porter un masque qu’un Sud Coréen ou qu’un Britannique ou qu’un Français ou qu’un Africain. (Arnauld Miguet)

Pour aller plus loin : 

La Grande table culture
27 min

Extraits sonores : 

  • Florence Aubenas (France Culture, "A Voix nue", Episode 4 : "Les métamorphoses ou le journalisme caméléon")

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