Femmes en prison : libérer l’écriture

Femme derrière les barreaux (Colombie, Santa Marta)
Femme derrière les barreaux (Colombie, Santa Marta) ©Getty - Cristian Ibaez / EyeEm
Femme derrière les barreaux (Colombie, Santa Marta) ©Getty - Cristian Ibaez / EyeEm
Femme derrière les barreaux (Colombie, Santa Marta) ©Getty - Cristian Ibaez / EyeEm
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En prison, comment l’écriture peut-elle aider à se redéfinir comme femme ? Cette question traverse l’ouvrage "Histoires de femmes. Ecrits de prison", un recueil d’écrits de femmes incarcérées à la prison de Roannes, co-dirigé par Fabrice Rose et Delphine de Vigan qui sont nos invités aujourd’hui.

Avec

Dans une première partie, nous recevons à distance l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov qui nous informe hebdomadairement des actualités et du quotidien en Ukraine qui constate que « la grande Russie ne peut pas accepter que l’Ukraine ait réussi à résister et défendre le pays ». 

Delphine de Vigan est une romancière prolifique, récompensée par divers prix littéraires, notamment le Prix Renaudot et Goncourt des Lycéens pour D'après une histoire vraie (Lattès, 2015). En 2021, elle sort son dernier roman Les enfants sont rois où elle aborde l'emprise des réseaux sociaux de l'enfance à l’âge adulte qui redéfinissent les normes du réel. Dans des ateliers d'écriture, elle exhume cette "envie d’écrire que l'on a un peu tous en nous". Il suffit alors d’un petit déclic "pour comprendre l’espace de liberté qui peut s’ouvrir".

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Fabrice Rose, notre deuxième invité, se définit comme un ancien « braqueur ayant connu le placard ». Sa rédemption a été acquise grâce à l’écriture et la lecture qu’il a redécouvertes en prison : « je n’aurais jamais assez de crédits pour remercier tous les écrivains qui m’ont accompagné pendant des années ». Espaces de liberté et d’expression de soi, elles lui ont permis de se redéfinir et de s'échapper puisqu'« un bouquin, quand on le referme, on est toujours dans le livre » . En 2020, il publie son premier roman, Tel père telle fille, dans lequel il évoque la difficile relation unissant un père derrière les barreaux et sa fille, en attente d’une figure tutélaire physiquement absente. 

Mais les autrices principales de ce recueil de textes, ce sont les 23 prisonnières de la prison de Roannes qui se livrent aux exercices des ateliers d’écriture. Elles y apprennent tant à maîtriser les codes littéraires qu’à se redécouvrir, à partager et à rêver de liberté. L’écriture y prend des formes variées, passant du portrait chinois, de la recette de cuisine au retour sur son enfance. Comme nous l'explique Delphine de Vigan, l’atelier d’écriture fut un « espace complétement privilégié où on pouvait sedire ». Une occasion pour ces femmes de raconter "leur solitude, leur détresse, leurs doutes mais aussi leur espoir, leur vitalité et leur foi en la vie". 

La Grande Table culture
27 min

Extraits sonores :