Des peuples autochtones à Greta Thunberg : l’écologie a-t-elle besoin d’icônes ?

Greta Thunberg lors d'une manifestation de "Fridays for Future" à Rome le 19.04.2019
Greta Thunberg lors d'une manifestation de "Fridays for Future" à Rome le 19.04.2019 ©Getty - Antonio Masiello / Contributeur
Greta Thunberg lors d'une manifestation de "Fridays for Future" à Rome le 19.04.2019 ©Getty - Antonio Masiello / Contributeur
Greta Thunberg lors d'une manifestation de "Fridays for Future" à Rome le 19.04.2019 ©Getty - Antonio Masiello / Contributeur
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Comment Greta Thunberg incarne-t-elle le combat pour l'écologie? Qui sont ceux qui luttent pour notre planète? Rendez-vous avec Laurence Bertrand Dorléac, auteure de "Un ours dans la tête, Greta Thunberg" et Marine Calmet, activiste et juriste spécialisée dans le droit de l'environnement.

Avec
  • Marine Calmet juriste
  • Laurence Bertrand Dorléac Historienne de l’art, chercheure au Centre d’histoire de Sciences Po et professeure d’histoire de l’art à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.

Laurence Bertrand Dorléac est historienne de l'art et commissaire d’exposition, présidente de la Fondation nationale des sciences politiques. Elle publie Un ours dans la tête. Greta Thunberg (Collection Folio actuel , Gallimard, 2022), une réflexion sur cette personnalité devenue iconique et qui incarne le sentiment d’urgence de toute une génération.

Cette historienne de l'art a fait le choix de "prendre Greta par la forme" car, dit-elle, aujourd'hui, "ce sont les signes visuels qui comptent : la façon de parler, d'être émue de Greta Thunberg".  "Son combat commence avec des images : des images d'ours polaires qui vont mourir ; elle dit "j'ai vu ça et un ours s'est coincé dans ma tête"" rappelle Laurence Bertrand Dorléac. "Elle est une forme de marqueur : quand vous citez son nom, elle déclenche de l'enthousiasme, éventuellement de la haine".

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Marine Calmet, notre deuxième invitée, s'intéresse aussi à ceux qui "ne sont pas des icônes mises sur un piédestal".  Avocate de formation, juriste en droit de l’environnement et des peuples autochtones, militante pour la reconnaissance des droits de la Nature et le respect des droits des peuples premiers dans le monde, elle est porte-parole du collectif Or de question opposé au projet « Montagne d’or » et à l’industrie minière en Guyane. Elle a co-fondé Wild Legal, une association regroupant une école des droits de la nature et un laboratoire d’actions pour la protection de la planète.

Elle publie Devenir gardiens de la nature - Pour la défense du vivant et des générations futures (Tana, 2021) qui retrace l'histoire de ses années de mobilisation contre les industries extractives en Guyane française, le projet de mine Montagne d’or et les forages offshore de Total. Un récit initiatique proposant aussi de nouvelles réponses à ceux et celles qui veulent investir le rôle de “gardien(ne)” pour défendre les droits de la nature. Parmi ces gardiens, les peuples autochtones sont, dit-elle, "pleinement conscients d'appartenir à la terre" et peuvent inspirer de nouvelles lois pour protéger la vie humaine et non humaine.

En réaction aux manifestations pour le climat qui ont eu lieu samedi 12 mars, elle souligne que "souvent, le problème de l'action politique, c'est qu'elle semble nous rendre captifs : il faudrait de nouveaux élus, de nouveaux représentants pour changer les choses. Il ne faut certainement pas attendre de quelqu'un d'autre qu'il fasse le travail à notre place." C'est notamment le rôle de Greta Thunberg : "elle montre que chacun d'entre nous peut y arriver : une jeune fille, une enfant, et a fortiori des adultes".

La Grande Table culture
27 min

Extraits sonores :

  • *   Greta Thunberg à l'ONU le 23.09.2019
     

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