Le Book Club idées de La Grande Table / Relire les morts pour comprendre les vivants

Max Schreck (1879 - 1936), incarnant le compte Orlok, dans le film "Nosferatu, Eine Symphonie Des Grauens" (1921).
Max Schreck (1879 - 1936), incarnant le compte Orlok, dans le film "Nosferatu, Eine Symphonie Des Grauens" (1921). ©Getty - Hulton Archive
Max Schreck (1879 - 1936), incarnant le compte Orlok, dans le film "Nosferatu, Eine Symphonie Des Grauens" (1921). ©Getty - Hulton Archive
Max Schreck (1879 - 1936), incarnant le compte Orlok, dans le film "Nosferatu, Eine Symphonie Des Grauens" (1921). ©Getty - Hulton Archive
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Un Book Club idées pour bien finir l'année. François Angelier, écrivain et producteur de «Mauvais Genre » sur France Culture, Christophe Carron, rédacteur en chef de Slate.fr, et Anastasia Colosimo, philosophe, nous recommandent leurs classiques.

Avec
  • François Angelier Producteur de l’émission "Mauvais Genres" sur France Culture, spécialiste de littérature populaire
  • Anastasia Colosimo politologue et enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris
  • Christophe Carron

On a demandé à nos invités de choisir parmi leurs classiques – des romans et des essais visionnaires ou tout simplement intemporels - qui nous aident à comprendre le monde d’aujourd’hui.

Avec l’agitateur d’idées François Angelier, spécialiste de Bernanos, producteur sur France Culture de « Mauvais Genre» qui a fêté ses 20 ans l’an passé.

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Grand spécialiste de Georges Bernanos, il nous conseille La France contre les robots (1947). une oeuvre qui, en dépit de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, pressent déjà que la planète est vouée à l'apocalypse et l'Homme à servir la machine. Un auteur qui a toujours deux coups d'avance.

Mais 2019 est aussi une année riche pour la littérature de fantaisie : les éditions ActuSF publieront ainsi l'énorme biographie de Howard Phillips Lovecraft tandis que le Dracula de Bram Stoker aura droit à son édition de La Pléiade. Enfin, 2019 sera aussi une année consacrée à  Edgar Allan Poe (1809-1849).

Toute son oeuvre d’essayiste est une méditation sur l’apocalypse qui vient. [...] Il a toujours deux ou trois coups d'avance.  
(François Angelier sur Georges Bernanos)

Une émission en partenariat avec Slate.fr et son rédacteur en chef, Christophe Carron, qui nous propose de relire l'allégorie de la caverne de Platon (La République, livre VII), oeuvre universelle qui montre à quel point on peut se donner au préjugé, quelle que soit l'époque.

Moins connu, James Graham Ballard, auteur de la trilogie de béton (Gallimard, 2014)  composée de Crash!__, L'île de béton et I.G.H., ce dernier roman montrant à quel point l'absence de règles et de morale peut pousser à la barbarie.

Il a dépeint une modernité dans toute sa noirceur et son angoisse.  C’est moins un auteur de science-fiction qu’un auteur d’anticipation.          
(Christophe Carron sur J.G. Ballard)

Notre troisième invitée, Anastasia Colosimo, professeure de théologie politique à Sciences Po Paris, qui, chaque jour, recommande ses lectures philosophiques dans le Journal de la philo aux « Nouveaux chemins de la connaissance » sur France Culture.

Elle nous recommande les Souvenirs (1893) de Tocqueville , une oeuvre qui nous pousserait à comparer le mouvement des "Gilets jaunes" à la révolution de 1848, et Le Prince (1532) de Machiavel, approprié, selon elle, aux dirigeants actuels. Petit manuel de stratège, il rappelle que le prince a tout intérêt à satisfaire le peuple. 

Troisième suggestion, la poésie de Anna Akhmatova, figure tragique au mari fusillé et au fils engoulagué, auteure d'une oeuvre à la féminité triomphante, à qui l'on doit notamment l'oeuvre Requiem, Poème sans héros et autres poèmes (Gallimard, 2007).

C’est bien la poésie qui sauvera le monde.                
(Anastasia Colosimo)

Par ailleurs, l'équipe de la Grande table a elle aussi ses propres suggestions, à commencer par les écrits complets d'André Bazin, deux volumes publiés par les éditions Macula en cette année 2018. Des textes permettant de mettre en perspective les images dont nous abreuve le monde moderne. 

Et pour finir, veilles de fêtes obligent, L'Eloge de l'oisiveté de Bertrand Russell (1932), qui retourne le préjugé selon lequel l'absence d'activité conduirait les hommes à la dépravation, cliché véhiculé par les classes privilégiées pour faire travailler les autres.

La Grande table culture
28 min

Extraits sonores: 

  • "Paris Mai", Paris Mai, Claude Nougaro, 1968
  • "Spooky", How Can I Be Sure, Dusty Springfield, 1970
  • "J.G. Ballard / Cinéma avec Joseph Morder" (Tout arrive!, France Culture, 15/03/2006)
  • "Le vol arrêté", Vladimir Vissotsky, 1987

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