Retour sur les événements sanglants du 4 juin 1989 en Chine. Dans "Des balles et de l’opium" (Globe, avril 2019), le poète et opposant Liao Yiwu fait œuvre de mémoire en compilant les témoignages des oubliés de Tian’anmen.
- Liao Yiwu Poète, auteur et musicien chinois
Que reste-t-il de la révolte de Tian’anmen ? Quel souvenir du massacre ? Quelle mémoire collective ? Que reste-t-il de la colère et des combats de ceux qui se sont soulevés ce 4 juin 1989 ? Ils réclamaient davantage de démocratie, ils ont eu davantage de répression. Et une invitation à s’enrichir.
[Face à l'interdit de mémoire qui demeure en Chine,] mon combat consiste à faire connaître la vérité au plus grand nombre.
(Liao Yiwu)Publicité
Des balles et de l’opium, qui paraît aux éditions Globe, est un recueil de témoignages des anciens de Tian’anmen rassemblés par l’écrivain et opposant Liao Yiwu, l’un des auteurs les plus lus clandestinement, exilé depuis bientôt dix ans en Allemagne, après quatre ans de prison pour un poème intitulé «Le grand massacre». L’histoire d’une génération traumatisée qui a assisté aux transformations de la Chine. Et l’arrivée d’un nouvel opium qui a inondé le marché : l’argent.
Mon parcours en prison détermine ce que j’écris. […] Je dois combattre pour la liberté des autres.
(Liao Yiwu)
En réaction à une mémoire interdite en Chine, - ceux qui ont voulu commémorer cette date ont fini en prison, leaders exilés ou morts -, Liao Yiwu se fait "travailleur du souvenir", recueillant les dernières paroles de ces "émeutiers", parents d'étudiants assassinés, peintres, poètes, qui constituent les grands oubliés de la place Tian’anmen.
Extraits sonores :
- Manifestations de la Place Tian’anmen le 4 juin 1989 (INA, Antenne 2, 04/06/ 1989)
- Gao Xingjan (France Inter, Figures de proue, 18/03/2001)
- Xi Jinping à propos du projet des routes de la soie (24/03/2019)
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