Riches, diplômés, perdants du système, nous mériterions notre sort...Telle est "La tyrannie du mérite" (Albin Michel, 2021) que dénonce Michael J.Sandel, professeur en philosophie politique à Harvard.
- Michael Sandel Philosophe politique américain, professeur à Harvard University
Michael J. Sandel est professeur de philosophie politique à Harvard University Law School et membre de l’American Academy of Arts and Sciences. Il est notamment connu pour son best seller Justice, dans lequel il développe une critique du libéralisme. Il anime sur la BBC une série de débats, « The Global Philosopher », qui abordent, avec des participants issus de pays différents, des questions éthiques soulevées par l'actualité.
Ce contre quoi je m'élève, c'est une notion enflée de ce que nous méritons. Lorsque nous réussissons grâce à l'exercice de nos talents, nous devons nous souvenir que ces talents sont des dons, nous avons une dette. (Michael J. Sandel)
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Paraît La Tyrannie du mérite (Albin Michel, 2021), une traduction par Astrid von Busekist de son livre The Tyranny of Merit: What's Become of the Common Good ? (Allen Lane, 2020). Selon son auteur, l’idéal méritocratique suggère que chacun joue d’égal à égal, et que chacun est donc responsable de sa réussite et de son échec.
Le projet politique de donner à tout le monde des chances égales ignore que les premiers échelons sont très éloignés les uns les autres. C'est très démoralisant pour ceux qui perdent la course. (Michael J. Sandel)
C'est l'âge de la méritocratie qui a fait de l'éducation supérieure l'arbitre de l’opportunité. (Michael J. Sandel)
A travers l'exemple des études supérieures, l'auteur montre que, en légitimant les inégalités, cette notion de mérite alimente l'hybris des gagnants de la globalisation et le ressentiment des populations invisibilisées contre les élites. C'est ce qui explique en partie le populisme qui en 2016 a mené au Brexit et à la victoire de Donald Trump. Et, à l'heure où Emmanuel Macron a annoncé vouloir supprimer l'ENA et les grands corps, ce livre vaut aussi pour l'Europe.
C'est une folie de créer une économie qui dit que la condition nécessaire pour avoir un travail digne et une vie décente soit un diplôme universitaire que la plupart des gens n'ont pas. (Michael J. Sandel)
Merci à Michel Zlotowski pour sa traduction.
Extraits sonores :
- Theresa May, « Britain, the Great Meritocracy : Prime Minister’s Speech », 9 septembre 2016
- Les bonnes conditions (Julie Gavras, 2018)
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