Quand les Dieux s’invitent à la table des diplomates...

Dmitry Medvedev, alors Premier ministre de Russie, avec son épouse Svetlana, le Président Vladimir Poutine et le maire de Moscou Sergueï Sobianine pendant une messe de Pâques dans la cathédrale du Christ-Sauveur le 8 avril 2018 (Moscou, Russie)
Dmitry Medvedev, alors Premier ministre de Russie, avec son épouse Svetlana, le Président Vladimir Poutine et le maire de Moscou Sergueï Sobianine pendant une messe de Pâques dans la cathédrale du Christ-Sauveur le 8 avril 2018 (Moscou, Russie) ©Getty - Valery Sharifulin / Contributeur
Dmitry Medvedev, alors Premier ministre de Russie, avec son épouse Svetlana, le Président Vladimir Poutine et le maire de Moscou Sergueï Sobianine pendant une messe de Pâques dans la cathédrale du Christ-Sauveur le 8 avril 2018 (Moscou, Russie) ©Getty - Valery Sharifulin / Contributeur
Dmitry Medvedev, alors Premier ministre de Russie, avec son épouse Svetlana, le Président Vladimir Poutine et le maire de Moscou Sergueï Sobianine pendant une messe de Pâques dans la cathédrale du Christ-Sauveur le 8 avril 2018 (Moscou, Russie) ©Getty - Valery Sharifulin / Contributeur
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L'influence du religieux sur les relations internationales. Notre invitée, la chercheuse Delphine Allès y consacre un brillant ouvrage "La part des dieux : religion et relations internationales" aux éditions CNRS, publié en avril dernier.

Avec
  • Delphine Alles Professeure de science politique, chercheuse au Centre sur l’Asie du Sud-Est et vice-présidente de l’INALCO

Delphine Allès est professeure des universités en Science politique, chercheuse au Centre Asie du Sud-Est (CASE) et directrice de la filière de Relations internationales de l’INALCO. 

Elle publie La part des dieux. Religion et relations internationales (CNRS Editions, 08/04/2021), où elle montre que, en dépit des représentations et discours dominants, le religieux n'est pas revenu dans les relations internationales car il ne les a en fait jamais quittées, et ce dès la signature des traités de Westphalie (1648) instaurant une sécularisation de l'ordre international faisant primer le politique sur le religieux. Delphine Allès met ainsi en doute le "retour" du religieux face aux incertitudes de la fin de la guerre-froide et au terrorisme des années 2000.  

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J'explique que le religieux n'a jamais quitté la sphère internationale. En Occident, il a toujours été présent, parfois comme source d'identité, parfois comme motivation des décisions publiques (...) et de manière plus flagrante, la religion n'a jamais quitté la scène internationale dans le monde extra-occidental et post-colonial dans lequel la construction de l’État ne s'est pas faite contre l’Église mais bien souvent en s'appuyant sur des mobilisations à dimension religieuse. Si le religieux n'a jamais quitté la scène, il a été longtemps exclu de l'analyse. (Delphine Allès) 

La "part des dieux" procède d'une forme de décentrement montrant notamment les effets de l’appropriation du modèle issu du traité de Westphalie par d’autres États qui n'en faisaient pas partie au départ. Cela a notamment conduit à une hétérogénéité du système international fondé sur des normes se voulant universelles et à des formes de contestation.

Ces trajectoires diverses montrent bien que la place du religieux est très variable selon les régions du monde. Pourtant on a eu tendance à institutionnaliser, au cœur du système international et de nos représentations, l'idée d'une sécularisation des relations internationales, d'où un décalage croissant entre des institutions qui se pensent séculaires et les nouveaux acteurs qui les ont rejoints à partir de la décolonisation (Delphine Allès). 

La Grande table culture
28 min

Extraits sonores: 

  • Barack Obama 5 juin 2009, Discours du Caire 
  • France inter, question directe "La place des États-Unis dans le monde", 17 janvier 2005 

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