

Dutilleux, service public et langage musical : le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus est notre invité à l'occasion du Festival Transsibérien à Lille (12-13-14 décembre 2019).
- Jean-Claude Casadesus Chef d'orchestre français
Issu d’une famille d’artistes, comédiens, compositeurs et interprètes de grand talent, Jean-Claude Casadesus a été chef de l’Orchestre National de Lille de 1976 à 2016. Il est l’auteur d’une autobiographie, Le plus court chemin d’un cœur à un autre (Stock, 1997), suivie d'un recueil d’entretiens, La Partition d’une vie (Ecriture, 2012). Né en 1935, il est actuellement directeur artistique du Lille Piano(s) Festival (créé en 2004 à son initiative), président depuis 2002 de Musique Nouvelle en liberté et président de l’Ecole Supérieure de Musique et de Danse des Hauts-de-France.
Je me définis comme un Russo-catalan né à Montmartre, et finalement le Nord a joué un grand rôle dans ma vie, le Nord de Paris et le Nord de la France.
(Jean-Claude Casadesus)Publicité
La musique - c'est un lieu commun que de le dire - est un langage international. Donc il suffit, dans les gestes, et éventuellement dans le regard, de transmettre la pensée du son qui nous habite. Chaque musicien a [...] devant son pupitre des croches, des doubles croches, des triolets, des blanches ; il appartient au chef d'orchestre de les faire vivre et de faire jouer ce qu'il y a entre les notes, de parvenir à la métaphysique musicale qui est l'au-delà du réel.
(Jean-Claude Casadesus)
Le Festival Transsibérien a été créé en 2004 à Novossibirsk, à l’instigation du violoniste Vadim Repin et de son ami Oleg Bely. Le festival fait chaque année une station dans un pays différent. Lille accueille cette année la création du Transsiberian Youth Orchestra, que dirigera Jean-Claude Casadesus lors de deux concerts.
Le 12 décembre il dirige le Concerto pour violon de Sibelius et les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, dans l’orchestration de Ravel. Il partage la baguette lors de ce concert avec le jeune chef David Molard Soriano. Le 14 décembre, il dirige la Symphonie n°9 de Chostakovitch et le triple concerto pour piano, violon et violoncelle de Beethoven (avec Vadim Repin au violon, Nicholas Angelich au piano et Alexander Kniazev au violoncelle).
Le chef d'orchestre poursuit là un travail engagé il y a plus de quarante ans, lorsqu'il faisait jouer l'Orchestre National dans le hall d'emballage des Trois Suisses, le Stade de France, la maison d'arrêt de Loos ou encore les usines Renault. Il revient avec nous sur les moments historiques de sa carrière de musicien : lors de la Chute du Mur de Berlin, qu'il a été l'un des premiers à franchir ; en 1981 et en 1986, lorsqu'il joue devant le Pape ; enfin, lorsqu'il interprète le Requiem de Verdi au Liban.
"Vecteur d'union" entre les hommes, la musique lui semble particulièrement à même de porter un langage d'amour contre l'intolérance et l'obscurantisme. Ainsi Jean-Claude Casadesus parle-t-il d'"extraordinaire subversion des émotions".
Un artiste qui cesse de douter cesse de progresser, mais peut-être qu'en doutant on se rapproche de l'inaccessible étoile. Donc c'est toujours : "Du travail, du travail, du travail", comme disait Picasso.
(Jean-Claude Casadesus)
Extraits sonores :
- Moussorgski, "_Tuileries" (_Concert en direct de l'Auditorium de la Maison de la Radio à Paris le 27 octobre 2016 ; Orchestre National de France, dirigé par Jean Claude Casadesus)
- Ave Maria, Cacini (Orchestre et Choeurs du Philharmonique du Maroc, dirigé par Jean-Claude Casadesus, avec Caroline Casadesus, Smahi El Harati et Françoise Atlan)
- Symphonie n°1 de Dutilleux (Orchestre National de Lille, dirigé par Jean-Claude Casadesus, 1977, Forlane)
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