Nathalie Sarraute, pour un oui

Nathalie Sarraute en 1984
Nathalie Sarraute en 1984 ©AFP - Lehtikuva
Nathalie Sarraute en 1984 ©AFP - Lehtikuva
Nathalie Sarraute en 1984 ©AFP - Lehtikuva
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Ann Jefferson, auteure de "Nathalie Sarraute" (Flammarion, 2019), revient sur la trajectoire de l'écrivaine d'"Enfance".

Avec
  • Ann Jefferson Auteure, professeure émérite à l'université d'Oxford

Nathalie Sarraute, née en 1900, est l'une des auteures qui ont le plus marqué le XX° siècle. A partir de la parution de Tropismes en 1939, l'écrivaine née en Russie a connu une reconnaissance tardive. Parmi les jalons de son existence, après sa naissance à Ivanovo (Russie), il y a notamment le départ pour la France, à un âge tendre, puis la scolarité au lycée Fénelon, les études d'anglais et de droit. Celle qui était née Natalia Tcherniak a reçu une formation cosmopolite, comme le rappelle la chercheuse britannique Ann Jefferson. Cette dernière vient d'achever la première biographie de l'autrice d'Enfance, un tache particulièrement ardue quand on sait combien Nathalie Sarraute défendait l'indépendance de son oeuvre vis-à-vis de sa vie.

Nathalie Sarraute (Flammarion, coll. " Grandes biographies", 2019) se présente donc comme une somme biographique. La précision de l'ouvrage repose sur la multitude des sources : toute son œuvre, mais aussi des archives inédites, par exemple épistolaires. L'universitaire a elle-même bien connu la femme de lettres. Elle apporte un éclairage nouveau sur bien des aspects de l'œuvre de Nathalie Sarraute. On peut ainsi mentionner les relations de l'autrice des Fruits d'or avec Simone de Beauvoir, les écrivains du Nouveau Roman ou encore ses contemporains soviétiques.

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Tout en étant née russe, le français comme elle le prétendait elle-même était sa première langue dans la mesure où elle a fait toutes ses études en France.          
(Ann Jefferson)

La biographe rappelle également combien était grande la prudence de Nathalie Sarraute, sa défiance à l'égard des assignations identitaires. Il en allait de même pour la critique littéraire, à laquelle elle préférait ses "vrais" lecteurs, ceux qui lui écrivaient simplement, sans souci de publication. Ann Jefferson rappelle l'humour qui imprègne tout le travail de Nathalie Sarraute, à l'instar de la personne drôle, fascinante, qu'elle était.

On tombait sur quelqu'un de très vivant, qui aimait beaucoup rire, qui était séduisant, qui avait beaucoup de charme, de modestie. Elle était très pudique  [...], mais on s'amusait bien avec elle.                
(Ann Jefferson)

La Grande table idées
33 min

Extraits sonores :

  • Nathalie Sarraute, "Le Fond et la Forme", 1972 
  • Nathalie Sarraute, "Radioscopie_"_,1989
  • "Reflections" (Lune Rouge, Erik Truffaz Quartet)

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