Marie Desplechin : "Moi ce que j'aurais voulu, c'est être psychiatre"

  C’est une grande plume de la littérature jeunesse. Présente, précise, audacieuse et fantaisiste, voilà des années que Marie Desplechin saisit les humeurs des jeunes, leurs histoires intimes, comme dans le dernier livre Enfances, co-écrit avec Claude Ponti, qui vient de paraître aux éditions de L'Ecole des Loisirs.

Rien de plus tentant, alors, que de l'imaginer bonne élève, heureuse, déléguée de classe et entourée d'amis. Pas du tout, nous raconte-t-elle, 

c’était affreux. 

Car comment rester sage lorsqu'on sait déjà lire ? Pourquoi le fait de savoir engendre une image de soi antipathique ? Doit-on vraiment être sociable lorsqu'on a une grande fratrie, et que la maison est pleine d'amis ? Et pourquoi, pourquoi, est-ce que le simple désir d'être scientifique ne suffit pas à devenir médecin, comme papa ? 

En vérité, ce qui m'intéressait c'était les gens, pas l'écriture. Les gens, et la sensualité de la vie.