Comment se défaire d’une enfance solitaire, empreinte des tragédies dues à la guerre ? Par la magie du spectacle, de l’amitié et de la fête, comme le raconte Noemie Lvovsky, qui incarne Soeur Marie-Thérèse dans le nouveau film de Martin Provost "La Bonne Epouse", qui vient de sortir.
- Noémie Lvovsky Cinéaste, scénariste et comédienne
L’enfance fut solitaire, marquée en creux par la guerre et l’absence des êtres chers. La petite fille pressent alors des drames derrière les manques :
C’était une enfance solitaire et plutôt livrée à moi-même, on va dire. Peut-être que comme il n’y avait pas de photos de famille, il n’y avait pas d’objets de famille, il n’y avait pas de famille… il y avait le désert. Et sans que je ne sache, petite enfant, pourquoi ce désert, je sentais bien que la raison de ce désert n’était pas très heureuse, pour ne pas dire tragique. Et j’ai senti très tôt que la fiction et le spectacle pourrait me sortir d’une réalité toute crue qu’il était difficile à appréhender à penser. C’est ce qui m’a portée : l’amour du spectacle et la nécessité de la fiction.
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Dès l’âge de 4 ou 5 ans, c’est donc par le spectacle que Noemie Lvovsky parviendra à transcender ces sentiments de tristesse infinie qui se diffuse sur ses parents. La magie de l’écran de télévision aussi, sur lequel elle voit le visage de son père s’émouvoir et changer, vivre et se transformer, ainsi que la puissance de l’expérience cinématographique :
J’ai 2 souvenirs très forts de films qui m’ont fait mesurer la puissance de l’écran. C’est Blanche-Neige quand j’étais toute petite, et ensuite la projection de Nuit et Brouillard au collège. Et là, j’ai pris la puissance de l’écran en plein figure… et elle a pu me faire peur, cette puissance.
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