Souvent, derrière une vocation, se cache un atavisme. Et derrière un livre, parfois, une fabuleuse grand-mère qui inspire, comme en témoigne l'illustratrice Pénélope Bagieu, qui revisite à sa façon le livre de Road Dahl, Sacrées Sorcières (Gallimard Jeunesse).
- Pénélope Bagieu Illustratrice, dessinatrice et scénariste de bande-dessinée
L’enfance s’est déroulée dans le quartier de la Grange-aux-Belles, à Paris, entre une mère scientifique et une grande sœur de six ans son aînée. La pratique du dessin, en plus d’une consommation assidue de télé, fut son accompagnatrice durant des années :
J’étais assez solitaire, mais ce n’était pas du tout subi. C’est-à-dire que j’ai très vite eu ma « chambre à moi », et que je vivais dans une sorte de caverne avec mes livres, mes feutres et ma console de jeux… Mais ce n’est pas forcément ça qui m’a aidée à créer des liens forts avec les gens.
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Avec les années, la pratique du dessin s’est intensifiée, encouragée par sa grand-mère, aussi fantasque que celle imaginée par Road Dahl dans Sacrées Sorcières :
Lorsque j’ai découvert Sacrées Sorcières, il était évident pour moi, enfant, qu’il s’agissait de ma grand-mère, une femme qui était à la fois très forte et vulnérable. Elle aimait les belles choses, les œuvres d’art, la peinture. Elle allait très souvent au Louvre. Si j’ai hérité un truc d’elle, c’est vraiment de pouvoir pleurer devant des peintures et d’être émue par la beauté.
A la relecture, le rapport entre sa grand-mère et Sacrées Sorcières devient des plus vibrants :
Cela a été très particulier pour moi de dessiner Sacrées Sorcières car je revivais la peur, le suspense incroyable que j’avais éprouvé enfant… Mais au-delà de l’histoire, je tenais surtout à rendre la tendresse que j’avais pour ma grand-mère, dans sa façon de toucher la joue de son petit-fils, dans sa façon de tousser, de jouer avec ses perles… Ce sont des choses qui étaient faciles, pour moi, à aller chercher.
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