Face au silence du nucléaire

La Hague, paysage tranquille de bord de mer, aujourd’hui synonyme de centrale nucléaire, où peu de temps avant Tchernobyl, une jeune éthnologue, Françoise Zonabend, décida de s’y établir pour en faire son terrain d’études ; un choix fait contre l’avis de son responsable de laboratoire, et sans réaliser alors l’enjeu des travaux de recherche qu’elle allait y mener.

« Du nucléaire, vous ne vous occupez pas ! », lui intima t-on. Du nucléaire, elle s’occupa…, contre vents et marées, et ses travaux de recherche menés pendant plus de cinq en immersion au cœur de la population locale lui permit d’analyser et de comprendre les relations que l’homme entretient avec un environnement dit ‘dangereux'.

Silence, occultation, déni, non-dits, ruses langagières…, un retour sur cette enquête inédite nous offre, aujourd’hui, trente ans après Tchernobyl et cinq ans après Fukushima, de prendre la mesure du silence qui règne en ces lieux de vie à haut risque.

Avec Françoise Zonabend, ethnologue, directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, membre du laboratoire d’anthropologie sociale, et auteur notamment du livre  La presqu'île au nucléaire édité chez Odile Jacob.

Puis en seconde partie d’émission, vers 16h45, nous poursuivrons notre thématique consacrée au nucléaire, et nous serons en liaison téléphonique avec la chercheuse Christelle Adam-Guillermin, directrice du laboratoire d’Ecotoxicologie des radionucléides de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire), à Cadarache. Regard jeté, avec elle, sur les conséquences, après Tchernobyl et Fukushima, de ces catastrophes sur le monde du vivant, animal et végétal !