- Nicole Le Douarin Embryologiste
- Simone Gilgenkrantz Professeur émérite de génétique humaine
« Il y a sur mon mur la photo d’une femme que je n’ai jamais rencontrée. Le coin gauche est déchiré et recollé au ruban adhésif. Arborant un tailleur impeccablement repassé, elle regarde droit dans l’objectif et sourit, les mains sur les hanches, les lèvres peintes en rouge vif. Nous sommes à la fin des années quarante et elle n’a pas encore trente ans. Sa peau brun clair est lisse, et ses yeux, encore jeunes et espiègles, semblent se rire de la tumeur qui est en train de la dévorer – une tumeur qui privera ses cinq enfants de leur mère et bouleversa à jamais le cours de la médecine. Sous la photo, une légende indique : « Henrietta Lacks, Helen Lane ou Helen Larson ».
C’est ainsi que commence le livre de Rebecca Skloot, une journaliste scientifique américaine qui, en 1988, alors étudiante à l’université, entendit parler de cette femme noire américaine, Henrietta Lacks, lors d’un cours de biologie centré sur les cellules souches HeLa. Avide d’en savoir plus, elle questionna le professeur qui lui avoua que l’on ne savait rien sur cette femme à qui la science devait pourtant d’innombrables avancées !
Alors Rebecca Skloot se mit en chasse, à la recherche d’indices, d’articles, d’archives et de témoignages dix ans d’une enquête minutieuse qui nous révèle, aujourd’hui, l’histoire incroyable d’Henrietta Lacks, morte à l’âge de 31 ans d’une tumeur fulgurante de l’utérus et dont les cellules, alors prélevées, furent les premières à être cultivées avec succès, au-delà des espérances des savants.
Des cellules, aujourd’hui répandues dans le monde entier, (même envoyées dans l’espace lors de lancement de satellites soviétique et américain en 1960), et dont personne, pendant longtemps, ne savait à qui elle appartenait. Sans parler de sa propre famille, tenue à l’écart du devenir des prélèvements effectués. Et pourtant, les cellules Hela d’Henrietta contribuèrent à de fantastiques découvertes dans de multiples domaines de la science.
Céline Du Chéné, Aurélie Luneau, Nathalie Akoun, Simone Gilgenkrantz, Nicole Le Douarin ©Radio France/ Hélène Combis-Schlumberger
Avec Nicole le Douarin , chercheuse en biologie et embryologie, secrétaire perpétuel honoraire de L’Académie des sciences et professeur honoraire au Collège de France, auteur de **Les cellules souches porteuses d'immortalité ** (Odile Jacob, 2007) et Simone Gilgenkrantz , Professeur émérite de génétique humaine, Université Henri Poincaré - Nancy 1et Céline du Chéné pour les reportages.
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