Automatisation : y aura-t-il un pilote dans l'avion ?

Avion
Avion  ©Getty - 1001Love
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A quand remontent les premiers avions automatisés ? Quels étaient et quels sont les objectifs recherchés ? Que peut et que ne peut pas effectuer la machine automatiquement ? En quoi le pilote reste irremplaçable ? Le taux d’accidents est-il lié à l’humain ou à un défaut lié à automatisation ?

Avec
  • Michel Polacco Journaliste et aviateur, spécialiste de l’aéronautique et de l'espace, et membre titulaire de l’Académie de l’Air et de l’Espace
  • Gérard Berry informaticien, Professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences

Deux crashs aériens, à quelques semaines d’écart, sur un même modèle d’avion et un déroulé d’accident similaire quelques minutes après le décollage. Que s’est-il passé sur les Boeing 737 max qui se sont abîmés en Indonésie et en Ethiopie ? Comme après chaque accident, c’est au terme d’une enquête approfondie que les conclusions seront tirées mais d’ores et déjà, un patch correctif sur une assistance anti-décrochage est pointée du doigt dans les deux accidents, et relance la sempiternelle question : qui de l’homme ou de la machine est à blâmer dans ces drames, et l’avion totalement automatisé, sans pilote, permettrait-il d’atteindre le graal de l’aviation civile à 0 mort ? 

Automatisation : y’aura-t-il un pilote dans l’avion : c’est le programme aérien qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

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Superfail
23 min

Et pour évoquer ces questions liées à l’automatisation du pilotage d’avions de ligne, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Gérard Berry, informaticien, professeur au Collège de France titulaire de la chaire « algorithmes machines et langage », auteur de « L’hyperpuissance de l’informatique » aux éditions Odile Jacob et Michel Polacco, tout jeune retraité du secrétariat général de l’information de Radio France et grand spécialiste de l’aviation, auteur de « Crash, pourquoi les avions s’écrasent-ils encore » aux éditions du Chêne.

Le reportage du jour

La sûreté des équipements et systèmes informatiques embarqués doit beaucoup à la communauté informatique française, qui excelle dans les langages dédiés au contrôle-commande et des logiciels anti-erreur. Rencontre avec Marc Pouzet, chercheur au Département Informatique de l’ENS Ulm qui a développé SCADE, un langage de conception de logiciels dans les avions aujourd’hui utilisé par plus de 250 compagnies aériennes dans le monde. Par Céline Loozen :

Repères

  • Un crash d’avion n’est rarement lié qu’à une seule cause, il s’agit souvent d’un enchaînement de problèmes, techniques ou humains, d’une combinaison de paramètres, imprévisibles : météo, trafic, fatigue, qui en fin de compte, aboutissent à un accident. C’est très rare.
  • Le risque de se crasher en avion s’est considérablement réduit depuis plus de 70 ans. Selon l’Association Internationel du Transport Aérien, en 1947, pour un million de passagers de vols commerciaux dans le monde, on comptait 590 tués, soit un ratio de 6/10 000. En 1989, pour un milliard de passagers transportés, on dénombre 664 victimes. Soit un ratio de 6/10 000 000 ! Mille fois moins qu’en 1947, en proportion. En 2016, on compte moins de 268 victimes pour plus de 3,7 milliards de passagers transportés (chiffres IATA). Moins d’un mort pour dix millions de passagers transportés. Et pourtant, cette progression n’est pas suffisante. 
  • Les avions d’aujourd’hui sont truffés d’ordinateurs. Commandes de vol, pilote automatique, communications entre la machine et l’équipage… À bord d’un avion, de nombreux éléments logiciels sont critiques et n’ont aucun droit à l’erreur. Depuis 30 ans, leur sûreté doit beaucoup à la communauté informatique française, championne des langages dédiés au contrôle-commande et des logiciels anti-erreur.
  • La présence de pilote humain est et restera nécessaire pour la sécurité et le bon déroulement des vols des avions de ligne. L’autonomie totale, sans pilote à bord, n’est pas envisageable d’ici à 2050. ni même souhaitable au plan de la sécurité. En revanche des autonomies partielles, dans des cas et conditions déterminés, seront possibles et seront installées progressivement.

Pour en savoir plus

Retrouvez aussi tous les compléments d'informations sur le fil Twitter de La Méthode scientifique.

Les Enjeux internationaux
13 min

Les références musicales

Le titre du jour : "Tombé du ciel" par Jacques Higelin

Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy

Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm

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