Comment fonctionnent les algorithmes ? Comment après la vie privée, les algorithmes s’installent-ils dans la vie publique ? La contestation sociale dépend-elle aujourd’hui des algorithmes ? Quelles innovations pourraient permettre de lutter contre les fake news ?
- Jean-Gabriel Ganascia Professeur à la faculté des sciences de Sorbonne Université et Président du comité d’éthique du CNRS
- Axelle Lemaire Secrétaire d'Etat chargée du numérique
- Benjamin Bayart Cofondateur de la Quadrature du Net, co-président de la fédération des Fournisseur d’Accès à Internet associatifs (FFDN)
Il y a une forme de paradoxe qui traverse aujourd’hui notre société numérique. D’une part, Internet, à son apparition et à sa massification, était l’incarnation du retour d’une horizontalisation des rapports sociaux : tout le monde était sur un pied d’égalité derrière son écran, c’était un modèle de partage, de discussion, de réorganisation sur des modèles comme la gratuité, l’échange. Or aujourd’hui, le marché est dominé par quelques géants qui ont édicté leurs lois, qui se comportent comme des super Etats aux tentations totalitaires, qui sont noyautés par des activistes politiques qui utilisent leurs apories pour diffuser ces fameuses “fake news” et influer sur les processus électoraux.
A l’heure où la France est traversée par un vaste mouvement de contestation sociale - qui est né d’une certaine manière de cette organisation horizontale en réseau - les Gilets Jaunes se sont d’abord structurés via Facebook. Certains groupes essayent même, via certaines applications, ce qu’on appelle les “Civic Tech”, d’utiliser le réseau pour faire naître une nouvelle matrice d’organisation démocratique.
A l’heure où les Etats, où les superstructures étatiques comme la Commission Européenne, s’arrachent les cheveux pour essayer de tracker les hacktivistes qui diffusent non plus seulement des fake news mais des deepfakes, ces montages vidéo sur lesquels on peut faire dire grosso modo n’importe quoi à n’importe qui.
Nos démocraties sont-elles prêtes pour leur mue numérique, ou au contraire, vont-elles se fracasser lamentablement face à la nouvelle forme d’étatisme transnational que représentent les géants d’internet, appâtés par la tentation d’être les nouveaux représentants d’une démocratie mondiale ?
Bref : les algorithmes sont-ils les amis ou les ennemis de la démocratie ?
Pour en parler autour de cette table, nous sommes ravis d’accueillir Axelle Lemaire, ancienne Secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l'Innovation, actuellement associée au cabinet de conseil en stratégie Roland Berger où elle dirige Terra Numerata, le réseau des partenaires innovants du cabinet, Jean-Gabriel Ganascia, professeur d’informatique à Sorbonne Universités, et président du conseil d’éthique du CNRS et Benjamin Bayart, co-fondateur de la quadrature du Net, co-président de la Fédération des Fournisseurs d’Accès à Internet Associatifs.
Le fil de l'émission
A retrouver aussi sur le compte Twitter de La Méthode scientifique
- Les algorithmes menacent-ils la démocratie? ( CNRS - 2017)
- Algorithmes publics, transparence et démocratie ( The Conversation - 2018)
- Comment rendre nos algorithmes exemplaires ? ( Le Monde - 2019)
- Les plus de 65 ans sont les plus grands pourvoyeurs de fake news ( Usbek & Rica - 2019)
- YouTube veut s'attaquer aux théories du complot avec son algorithme (Les Numériques - 2019)
- Parcoursup : les dessous de l'algorithme ( Le Monde - 2019)
- Pour lutter contre la haine en ligne, le gouvernement veut examiner les algorithmes des réseaux sociaux ( France Info - 2019)
- Jean-Gabriel Ganascia : « La reconnaissance de visages est une grande intrusion dans nos vies » ( Le Monde - 2019)
Pour aller plus loin
Les références musicales
Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy
Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm
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