

Quelles sont les caractéristiques du libra, la nouvelle cryptomonnaie proposée par Facebook ? En quoi le lancement du libra peut-il être considéré comme une innovation de rupture ? Comment va-t-il impacter le monde des cryptomonnaies ?
- MArc Bidan Professeur à l’école Polytechnique de l’université de Nantes, spécialiste du management des systèmes d’information.
- Nathalie Janson économiste, spécialiste de la banque libre et de la régulation bancaire, enseignante à la Neoma Business School de Rouen
C’est un réseau social, une messagerie, une sorte de média global, un support d’annonces publicitaires, une méthode de certification de l’identité et bientôt une banque mondiale parallèle. Le 18 juin dernier, Facebook annonçait son intention de lancer sa propre monnaie, une cryptomonnaie nommée Libra, officiellement à destination des pays où l’inclusion financière est très faible, particulièrement en Afrique. Mark Zuckerberg vantant les mérites de sa monnaie virtuelle comme un geste vers les “laissés-pour-compte” du système bancaire. Sur le papier, ça ressemblerait presque à un geste philanthropique. Mais comme toujours avec Facebook, le loup ne serait-il pas à la porte de la bergerie.
Facebook, il ne lui manque plus que la monnaie : c’est le programme sonnant et trébuchant qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.
Et pour débusquer le loup dans le lit de grand-mère ou en tout cas pour essayer de comprendre de quoi il retourne, quelles sont les ambitions de Facebook et pourquoi plusieurs gouvernements même les plus libéraux tremblent, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Nathalie Janson, économiste, enseignante à la Neoma Business School de Rouen et Marc Bidan, professeur à l’école polytechnique de l’université de Nantes.
Le reportage du jour
Le Libra repose sur un algorithme de consensus et sa blockchain repose sur l’approche BFT (Byzantine Fault Tolerance), qui permet d’aboutir facilement à un consensus pour la bonne exécution des transactions. Eclairage d’Axel Simon, membre de la Quadrature du Net et spécialiste en sécurité et blockchain. Par Céline Loozen :
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Reportage Céline Loozen : blockchain et algorithme de consensus derrière le Libra avec Axel Simon
7 min
Les repères
- Le 18 juin 2019, Facebook a annoncé officiellement le lancement d’une cryptomonnaie, un ‘stablecoin’ baptisé Libra, prévu d’ici à la mi-2020. Cette monnaie virtuelle s'appuiera sur la technologie de la blockchain, laquelle est née avec le bitcoin en 2009, et sera indexée sur la valeur nominale du pool dollar/euro/livre sterling/yen afin de garantir une certaine stabilité.
- Le code informatique du registre libra décentralisé sera accessible en open source, et son évolution sera décidée par une organisation à but non lucratif, l'Association Libra, comprenant 28 membres fondateurs, parmi lesquels Calibra, nouvelle filiale de Facebook créée pour le projet. Concrètement, Calibra constitue une application type porte-monnaie virtuel qui permet de conserver et d’échanger le libra.
- Le projet a été géré, chez Facebook, par David Marcus, connu pour avoir dirigé PayPal, et vise donc un marché potentiel de 2,4 milliards d’utilisateurs, le coeur de cible étant officiellement les personnes n’ayant pas de compte bancaire.
Pour aller plus loin
Retrouvez tous les compléments d’information de cette émission sur le fil Twitter de La Méthode scientifique.
- [A découvrir] Le livre blanc du libra, nouvelle cryptomonnaie annoncée de Facebook
- La cryptomonnaie libra serait visée par une enquête de l'Union Européenne (Sciences & Avenir, août 2019)
- l ibra de Facebook : le G7 d'accord pour “agir rapidement” contre des risques “systémiques” (La Tribune, juillet 2019)
- Ce que le libra raconte du futur de Facebook en 5 scénarios (Usbek & Rica, juillet 2019)
- Pourquoi libra est critiquée avant même son lancement ? (Futura Sciences, juin 2019)
- Libra : tout ce qu’il faut savoir sur la cryptomonnaie de Facebook (Le Monde, juin 2019)
Les références musicales
Le titre du jour : « Money » par John Lee Hooker
Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy
Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm
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