

Quel est le lien entre microbiote et cerveau ? Quelles sont les dernières découvertes sur le sujet ? Quels processus biologiques sont mis en place ? Quelles techniques sont utilisées pour étudier le microbiote ? Quel est le lien entre le microbiote et les maladies neurodégénératives ?
Gabriel Perlemuter (Professeur chef du service d'hépato- gastroentérologie et nutrition Hôpital Antoine- Béclère à Clamart), Pierre-Marie Lledo (Neurobiologiste. Directeur de recherche au CNRS (Gènes, synapses et cognition), Directeur de recherche à l’Institut Pasteur (unité Perception et Mémoire).).
Nous avons toutes et tous l’intuition, depuis longtemps, que quand ça ne va pas très bien en bas, ça ne va pas bien en haut non plus. Et réciproquement, quand le moral est dans les chaussettes, l’estomac est dans les talons. Tout cela est largement confirmé, depuis une grosse quinzaine d’années, depuis l’apparition du séquençage à haut débit qui a confirmé non seulement que ce que l’on appelait “la flore intestinale” était composée d’autant de bactéries et de virus que nous avons de cellules dans le corps mais que nos intestins, connectés par plus de 200 millions de neurones, étaient notre deuxième cerveau. Ce lien entre les deux organes vient d’être confirmé expérimentalement.
Microbiote et cerveau, trafic d’influences. C’est le programme sens dessus dessous qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.
Et pour développer ce programme et comprendre le degré d’intrication qu’il peut y avoir entre notre microbiote intestinal et notre cerveau, nous avons le plaisir de recevoir Pierre-Marie Lledo, neurobiologiste, directeur de recherche CNRS (Gène synapses et cognition) et à l’Institut Pasteur, unité perception et mémoire et Gabriel Perlemuter, chef du service hépato-gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, directeur de l’équipe de recherche INSERM microbiome et maladie du foie, auteur de “Stress hypersensibilité dépression... Et si la solution venait de nos bactéries” aux éditions Flammarion.
Le reportage du jour
Rencontre avec Gérard Eberl, directeur de recherche inserm à l’Institut Pasteur. Si l’on transfère le microbiote d’une souris dépressive à une souris saine, elle présente à son tour des signes de dépression. Comment l'expliquer ? Quels mécanismes moléculaires entrent en jeu ? Peut-on inverser ce phénomène ? Par Alexandra Delbot :
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Reportage microbiote PAD OK
6 min
Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs (Inserm)
[Infographie] > Les modifications du microbiote induites par la dépression entraînent un déficit de certains lipides essentiels pour la production d’endocannabinoïdes, des neurotransmetteurs (Inserm)
Pour aller plus loin
Retrouvez le thread de cette émission sur le fil Twitter de La Méthode scientifique.
[L’étude à découvrir] > La détection bactérienne via le neuronal Nod2 régule l'appétit et la température corporelle (Science Magazine)
Les transplantations fécales inversent les signes de l'âge chez les souris (Futurasciences, mai 2022)
Le dialogue entre flore intestinale et cerveau pourrait expliquer certaines maladies comme l'obésité (France Inter, mai 2022)
Notre personnalité est-elle façonnée par ce que nous mangeons ? (L'Obs, avril 2022)
Le microbiote intestinal est capable de réguler l’inflammation cérébrale (FCR Neurodon)
Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs (Inserm, décembre 2022)
Microbiote : vers une révolution thérapeutique (Institut Pasteur, février 2020)
Le microbiote intestinal réduit l'efficacité du traitement de la maladie de Parkinson (La Recherche)
Les références musicales
Le titre du jour : Tout est dans la tête par Clair
Le générique de début : Music to watch space girls by par Leonard Nimoy
Le générique de fin : Says par Nils Frahm
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