Nuages : le temps se gâte

Un nuage est formé d'une multitude de gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère
Un nuage est formé d'une multitude de gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère ©Getty - xxmmxx
Un nuage est formé d'une multitude de gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère ©Getty - xxmmxx
Un nuage est formé d'une multitude de gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère ©Getty - xxmmxx
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Qu’appelle-t-on nuage et comment se distinguent les dix différents types de nuages existants ? Comment se forment-ils et quel rôle clé jouent-ils dans le climat de la Terre ? Comment le réchauffement du climat agit-il sur leur leur évolution ? Avec quelles conséquences ?

Avec
  • Sandrine Bony Directrice de recherche CNRS en sciences de l’Univers, au Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) de l’IPSL.
  • François-Marie Bréon Physicien-climatologue, chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, un des laboratoires de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), président de L'Association française pour l'information scientifique (Afis)

La modélisation climatique est un exercice complexe, parce que le nombre de paramètres est très élevé, et que plus on réduit la surface des mailles géographiques des modèles, plus la quantité de calculs devient exponentielle, et inaccessible aux plus puissants ordinateurs. C’est peu ou prou ce qui arrive avec les nuages, dont on sait qu’ils ont à la fois un rôle thermorégulateur, un « effet parasol » qui empêche le réchauffement de l’atmosphère, et à l’inverse, un « effet de serre » qui l’augmente. Un récente étude s’est penchée sur une catégorie de nuages, les stratocumulus qui, selon les chercheurs, pourraient être amenés à disparaître d’ici la fin du siècle, et démultiplier le réchauffement de notre planète jusqu’à huit degrés supplémentaires. 

Nuages : le temps se gâte : c’est le programme nébuleux qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

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Et pour  faire le point sur nos connaissances en matière de nuages, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Sandrine Bony, directrice de recherche CRNS au laboratoire de météorologie dynamique de l’Institut Pierre Simon Laplace, médaille d’argent CNRS 2018 et François-Marie Bréon, chercheur en climatologie et au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement à l’Institut Pierre-Simon-Laplace.

Le reportage du jour

Comment peut-on modéliser le climat et mesurer la progression des nuages ? 

Rencontre avec Christophe Pietras, ingénieur de recherche et responsable technique de l’observatoire SIRTA (Site Instrumental de recherche par détection atmosphérique) et Marjolaine Chiriaco, chercheuse au laboratoire Atmosphère, Milieu, Observations Spatiales.  Par Tom Umbdenstock :

LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Reportage Tom Umbdenstock avec Marjolaine Chiriaco au SIRTA

7 min

Quelques repères

  • Les nuages constituent les principaux modulateurs du bilan radiatif terrestre. D’une part, ils réfléchissent le rayonnement solaire et tendent ainsi à refroidir la Terre (on appelle ça l’effet parasol). D’autre part, ils absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre et les basses couches de l’atmosphère et ré-émettent vers l’espace un rayonnement infrarouge plus faible, contribuant ainsi à l’effet de serre.
  • Depuis la fin des années 1980, les mesures satellites montrent qu’en moyenne, l’effet parasol des nuages l’emporte sur leur effet de serre. Les nuages, globalement, refroidissent donc le climat.
  • Aujourd’hui, la totalité des modèles climatiques existants ont du mal à s'accorder et rendent compliquée l’étude des nuages et de la compréhension des rétroactions. Pourquoi ? Il y a énormément de paramètres à prendre en compte pour comprendre le lien qu’il y a véritablement entre réchauffement climatique et nuages.
  • Les nuages bas sont en quelque sorte le talon d'Achille de la modélisation du climat. Situés à deux ou trois kilomètres d’altitude, ils couvrent seulement 20% de la planète. Un petit changement de leurs propriétés peut avoir un impact très important sur le bilan radiatif de la Terre.

Pour en savoir plus

Retrouvez tous nos compléments d’informations sur le compte Twitter de La Méthode scientifique.

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Les références musicales

Le titre du jour : “Nocturnes L 98 : 1. Nuages - pour orchestra” par Claude Debussy

Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy

Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm

L'équipe