Pollution lumineuse : un jour sans fin

Pollution lumineuse en ville
Pollution lumineuse en ville ©Getty - VW Pics
Pollution lumineuse en ville ©Getty - VW Pics
Pollution lumineuse en ville ©Getty - VW Pics
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Qu’appelle-t-on pollution lumineuse ? Depuis la mise en place de l’éclairage public, quels sont les impacts avérés de l’augmentation des lumières artificielles ? Au-delà de la disparition de “la nuit”, quelles sont les conséquences de cette augmentation sur la biodiversité ? Et sur la santé ?

Avec
  • Kevin Barré Ecologue, chercheur au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation (CESCO) du MNHN
  • Samuel Challéat géographe, auteur d’une thèse intitulée « Sauver la nuit, Empreinte lumineuse, urbanisme et gouvernance des territoires ».

Demain soir, la communauté de communes de la ville de Genève, soit près de 210 villes, n’allumeront pas la lumière. L’agglomération sera plongée dans le noir de façon à limiter, le temps d’une nuit, la pollution lumineuse? Selon le dernier atlas du ciel nocturne mondial, 83% de la population mondiale, et 99% des populations européennes et américaines vivent sous un ciel nocturne altéré par la pollution lumineuse, et doivent faire plusieurs dizaines de kilomètres pour pouvoir avoir la chance d’apercevoir la Voie Lactée. Cette pollution lumineuse est-elle bien connue ? Est-elle suffisamment prise en considération ? Et comment faire pour en limiter la portée ? 

Pollution lumineuse : un jour sans fin ? C’est le programme éclairant qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

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Et pour faire toute la lumière sur ces questions de pollution lumineuse, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Kevin Barré, écologue, chercheur au Centre d’Ecologie des Sciences de la Conservation du MNHN et Samuel Challéat, chercheur en géographie environnementale, invité au laboratoire GEODE à Toulouse.

Le reportage du jour

Rencontre avec Clémentine Azam, écologue, responsable du pôle écologie à l’Office national des forêts. En partenariat avec le Parc régional du Gâtinais, le Muséum national et le programme de sciences participatives Vigie Nature, elle a étudié dans le cadre de son travail de thèses les effets de la pollution lumineuse sur les chauves-souris. Par Antoine Beauchamp :

LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Reportage Antoine Beauchamp / Clémentine Azam pollution lumineuse et chauves-souris

6 min

Les repères

  • Le terme de "pollution lumineuse" désigne une utilisation excessive de la lumière - ou sur-illumination - qui, par sa direction, son intensité ou sa qualité, peut avoir un effet nuisible ou incommodant sur l’homme, sur le paysage ou les écosystèmes. Les sources de lumière artificielle proviennent principalement des éclairages publics, des véhicules, des publicités, des éclairages privés, des signalisations lumineuses, etc.
  • L' ANPCEN) (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes), parle d'une augmentation de 94% de lumière émise par le seul éclairage public ces 20 dernières années. Et selon l' ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), l'éclairage public en France représente 41% des consommations d'électricité des collectivités territoriales et 37% de leur facture d'électricité.
  • En plus du gaspillage d’électricité, cette augmentation de lumière artificielle saisit à la fois les aspects socioculturels (accessibilité au ciel étoilé), écologiques (espèces et systèmes affectés par la lumière artificielle) et sanitaires (perturbations des rythmes circadiens et hormonaux, etc.).
  • Avec son arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses, la France est devenue l’un des pays les plus avancés sur la question en termes de législation.

Pour aller plus loin 

[Thread] Retrouvez toutes les sources de l'émission sur le fil de La Méthode scientifique.

En savoir plus : Une histoire lumineuse
Le Journal de l'histoire
4 min

Les références musicales

Le titre du jour : "Nightcall" par Kavinsky

Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy

Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm

L'équipe