Facs surchargées : l’université est-elle toujours attractive ?

Photo prise à l’Université de Rennes 1 le 4 février 2021.
Photo prise à l’Université de Rennes 1 le 4 février 2021. ©AFP - DAMIEN MEYER
Photo prise à l’Université de Rennes 1 le 4 février 2021. ©AFP - DAMIEN MEYER
Photo prise à l’Université de Rennes 1 le 4 février 2021. ©AFP - DAMIEN MEYER
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Au total ce sont 2,7 millions d'étudiants qui ont accès à l'enseignement supérieur en cette rentrée de septembre 2021. Dans quelles conditions, en particulier à l'Université, qui accueille environ 60% de l'effectif global des étudiants post-BAC ?

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Des étudiants toujours plus nombreux. Cette année, les 74 universités que compte la France accueillent 1,7 millions d’étudiants. Une rentrée qui peut se faire cette année en présentiel, mais certains sites ne sont pas en mesure d’accueillir tous leurs étudiants en 100 % présentiel compte tenu de leurs locaux et des normes sanitaires. Numériquement, l’Université attire plus d’étudiants, comparé aux autres voies d’accès à l’enseignement supérieur. En a-t-elle les moyens ?

Cette rentrée se fait cette année dans un contexte particulier, mais dans de meilleures conditions que l’année passée sur le plan sanitaire. Au total ce sont 2,7 millions d'étudiants qui ont accès à l'enseignement supérieur en septembre 2021.

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Guillaume Erner reçoit Christine Musselin, chercheuse au CNRS et à Sciences Po, au centre de sociologie des organisations, auteure notamment de La Grande course des universités, ed. Presses de Sciences Po.

Vous pouvez écouter l'interview en intégralité en cliquant sur le player en haut à gauche de cette page.

De la rentrée 2020 à la rentrée 2021

La rentrée se fait dans des conditions particulières, mais dans de meilleures conditions que l'année passée ?

C'est vrai que le souci sanitaire est très présent. Il l'était aussi l'an passé, contrairement aux images qu'on a pu voir parfois qui ne représentaient pas nécessairement la majorité des situations. Par ailleurs, l'année passée, on a beaucoup accusé les étudiants d'être responsables de la circulation du virus, sans vraiment vérifier si c'était le cas. Cette année, cette préoccupation est prioritaire.

L'augmentation du nombre d'étudiants

C'est une rentrée importante, avec environ 1,7 millions d'étudiants, c'est-à-dire 500 000 de plus qu'il y a dix ans, ce qui s'explique notamment par le taux de réussite au bac. Ce nombre est-il trop important ?

Cela fait longtemps que les universités ont du mal à accueillir un nombre plus important d'étudiants. Mais quand on regarde en pourcentages, on voit que l'augmentation du nombre d'étudiants progresse moins vite que dans les autres secteurs de l'enseignement supérieur... A côté de l'université, il y a le développement de tout un ensemble de formations proposées qui attirent de plus en plus.

Qu'en est-il du nombre de postes d'enseignants, de maîtres de conférences ? Est-ce qu'il suit celui d'étudiants ?

Le nombre de postes créés a été divisé par 2 depuis 2005. Le budget moyen de dépenses par étudiant est en baisse aussi, surtout à l'Université. 

La situation des enseignants-chercheurs

Il y a une situation étrange, entre un consensus pour dire que la recherche, c'est très important, et le fait que les métiers de la recherche sont très précaires : on n'est pas sûr d'avoir un poste, pas rapidement du moins voire pas du tout…

Ce n'est pas une situation nouvelle : dans les années 1980, l'accès à l'enseignement supérieur était très difficile. Il y a eu des périodes bénies (comme la fin des années 1960), mais cela se passe plutôt par vagues. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes docteurs ne trouvent pas de place.

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