Les géants du numérique ont été pointés du doigt après l’élection présidentielle américaine de 2016, pour ne pas avoir su contrer les manipulations d’information. Aujourd’hui, que mettent-ils en place ou que tentent-ils de mettre en place à quelques mois de la présidentielle américaine ?
- Maud Quessard Maître de conférences et chercheure Etats-Unis à l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire), spécialiste des guerres de l'information.
Tandis que le caucus de l’Iowa a lancé, cette semaine, la primaire démocrate pour désigner le candidat à la prochaine élection présidentielle américaine, en novembre 2020 ; les réseaux numériques s’organisent contre les fakenews… Mardi 4 février 2020, Twitter annonçait vouloir lutter contre les photos et vidéos "falsifiées". Lundi 3 février 2020, Youtube annonçait interdire les contenus "manipulés ou falsifiés" sur les élections. Accusés d’avoir laissé circuler de fausses informations et influencé l’élection présidentielle américaine de 2016, à 9 mois du prochain scrutin, les GAFA se mobilisent contre les Fake news.
Les géants du numérique ont été pointés du doigt après l’élection présidentielle américaine de 2016, pour ne pas avoir su contrer les manipulations d’information. Aujourd’hui, que mettent-ils en place ou que tentent-ils de mettre en place à quelques mois de la présidentielle américaine ?
Guillaume Erner reçoit Maud Quessard, maître de conférences et chercheuse Etats-Unis à l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire), spécialiste des guerres de l'information.
Qu'ont prévu les GAFA pour éviter la désinformation observée en 2016 ?
"Ils y réfléchissent depuis 2016 et les annonces récentes s'inscrivent dans un long processus pour essayer justement d'avoir des bonnes pratiques et surtout de filtrer les contenus. Filtrer les contenus, cela veut dire essayer d'éviter la circulation d'infox et de deepfakes." Maud Quessard
Comment trier les informations et contrer les infox ?
"Comme c'est un travail de fourmi, puisqu'il faut filtrer les informations, les trier, on a recours à l'intelligence artificielle et à des algorithmes qui, au lieu de travailler sur le ciblage des utilisateurs, vont aussi travailler sur la vérification des informations. Et si une information fausse circule sur les réseaux et qu'un utilisateur clique dessus, il pourra se voir désormais proposer de contre-informations. On approche des procédés de fact checking." Maud Quessard
Les GAFAM ont-ils vraiment intérêt à réguler les contenus ?
"Les GAFAM ont besoin de trafic. Et donc, ce qu'ils cherchent à protéger avant tout, c'est le risque de réputation. Il est important que les utilisateurs de ces plateformes aient confiance dans YouTube, Twitter ou Facebook. On a bien vu ces deux dernières années qu'un certain nombre d'utilisateurs de Facebook ont voulu se désabonner et ces mouvements ont été lancés par des personnalités aux Etats-Unis qui ont porté beaucoup de tort GAFAM. Et pour eux, l'idée, c'est de sécuriser leurs réseaux [...] et d'inciter à des pratiques plus saines de l'usage des réseaux sociaux. Donc, finalement, de participer à une forme d'éducation aux médias." Maud Quessard
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