Pourquoi la température du corps humain a-t-elle baissé depuis le XIXe siècle ?

Thermomètre
Thermomètre ©Getty - Peter Van Mierlo
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D’après une étude menée par des chercheurs de l’université de Stanford, aux États-Unis, publiée dans la revue "eLife", il y a quelques semaines, depuis le XIXe siècle, la température corporelle des femmes a baissé de 0,3 degré et celle des hommes de 0,6 degré. Comment l'expliquer ?

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Et si notre température corporelle n’était pas de 37 degrés ? D’après une étude menée par des chercheurs de l’université de Stanford, aux États-Unis, publiée dans la revue eLife, il y a quelques semaines, depuis le XIXe siècle, la température corporelle des femmes a baissé de 0,3 degré et celle des hommes de 0,6 degré. Pourquoi notre température interne serait-elle moins élevée qu’il y a un peu plus d’un siècle ? Quels effets cette baisse peut-elle avoir sur notre organisme ? 

Hervé Gardette reçoit Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, membre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

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Quelle méthodologie derrière cette étude ?

"C'est une très belle étude qui a regardé sur trois cohortes à plus d'un siècle et demi d'écart : [...] on a 200 000 personnes et 600 000 points de mesure comparés sur un siècle et demi, ce qui donne sur ces très grands nombres une valeur statistique extraordinairement puissante pour montrer cette diminution statistiquement très importante de la température moyenne." Jean-François Toussaint

Peut-on extrapoler cette découverte à l'ensemble du genre humain ?

Cette étude a été réalisée sur des cohortes aux États-Unis et n'est transposable qu'à des aires économiques et temporelles similaires :

"Cette conclusion on la limite surtout à la zone temporelle et à la zone économique que ça représente, parce qu'on comprend avec cela les points de transition qui ont été les plus importants des évolutions sur la santé publique, en particulier sur ces grands critères qui sont tous liés les uns aux autres : l'énergie, la température, la taille, le poids, l'espérance de vie." Jean-François Toussaint

Un facteur explicatif : la baisse drastique des risques infectieux

"On a une transition qui va des risques infectieux [...] vers des maladies uniquement dégénératives, des maladies d'insuffisances, cardiaque, respiratoire, rénale, où en fait, on voit que l'âge, finalement, finit par détruire nos organes." Jean-François Toussaint

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